Feuilleton 2/5 : "Urgences en montagne"
La suite de notre feuilleton sur l'unité des sauveteurs de haute montagne, à L'Alpe d'Huez. Ils tentent de retrouver un homme dont on n'a aucune nouvelle. Ils vont aussi secourir un skieur de 15 ans qui a percuté des rochers sans casque.
Les recherches sont déclenchées. Un travailleur saisonnier a disparu depuis deux jours dans la station. Il a l'habitude de se promener en montagne. S'il est blessé ou bloqué, chaque minute qui passe réduit un peu plus ses chances de survie.
Tu vois la forêt bien dense ? Tu monte la crête et il y a un point de vue là haut, il faut monter.
Le secouriste Nicolas Hersant scrute les sentiers de randonnées. Le disparu a pu les emprunter à raquettes.
Je suppose qu'il est allé se promener au sommet. Malheureusement les raquettes ne sont pas faites pour les pentes raides. On a déjà eu des accidents de personnes de personnes qui glissent. Va voir au pied de la coulée. Sur l'arrête, il y a effectivement des traces.
C'est des traces de chamois ça.
Au bout de 25 minutes de survol, il faut se rendre à l'évidence.
Avec le peu d'éléments qu'on a, on va arrêter les reherches. On va voir avec la gendarmerie si ils peuvent rechercher plus d'éléments, nous aider à aller dans des secteurs plus précis. Là c'est trop vague.
Retour à la base, à peine le temps de faire le plein de kérosène. Renaud le pilote et Nicolas doivent repartir. Cette fois Katell, la médecin est aussi du voyage. La situation est potentiellement très grave.
Il y a une personne qui a heurté quelque chose. Je n'ai pas plus d'information, elle aurait tapé la tête violemment.
En 10 minutes, l'hélicoptère arrive dans la station de Villard-de-Lans. Par la route, il faudrait 1h30.
Il est conscient.
Oui mais c'est assez grave.
La victime est un skieur hollandais de 15 ans. Il a heurté les rochers en bord de piste. Il ne portait pas de casque.
Cris de la victime. regarde-moi.
L'adolescent vomit, il n'a plus aucun repère.
Ne bouge pas.
Sa mère en rouge est à ses côtés. Il souffre d'un traumatisme crânien. Une blessure qui peut tuer.
C'est compliqué parce qu'il y a déjà la barrière de la langue, il fait froid, on est en pente. On ne peut pas le dévêtir à cause du froid. Il faut l'évacuer vers l'hôpital en faisant quand même le nécessaire.
Problème : l'hélicoptère ne peut pas se poser à proximité. Impossible de transporter la victime sur la neige. Elle doit bouger le moins possible. Il reste une solution: l'hélitreuillage. Au bout du câble, KateIl ne doit pas quitter la victime. Concentration maximale pour le pilote. Un mouvement brusque pourrait projeter la médecin et l'adolescent. Une fois la civière à l'intérieur, direction l'hôpital de Grenoble. L'adolescent survivra et ne tombera pas dans le coma. Des interventions comme celle-ci, les sauveteurs peuvent en faire 10 par jour, rien que dans l'Isère. Police, sécurité civile, SAMU, ils viennent d'horizons différents mais forment la famille du secours en montagne. Une famille qui se retrouve tous les soirs autour de la même table. Au coeur des discussions, les interventions de la journée.
On fait le débrief et après on n'y pense plus. On essaye d'y penser que le lendemain matin.
Tu arrives à prendre de la distance par rapport aux blessés, aux personnes décédées.
On essaye de le faire. On n'y arrive peut-être pas mais on essaye. Sinon on ne peut pas recommencer le lendemain.
Pour surmonter les épreuves, ils peuvent compter sur des liens qui ne sont plus seulement professionnels.
Avec le temps, on est amis, on se voit avec femmes et enfants. On se voit aussi en dehors.
C'est quoi votre surnom.
Monsieur Propre.
L'hélicoptère est mis au chaud pour la nuit. Demain il ne pourra peut-être pas sortir, la météo s'annonce très mauvaise.
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