Feuilleton 1/5 : "Les visages du village"
Il sillonne les routes de France à bord de son camion qui est aussi un studio photo. Une rencontre, un cliché. Les habitants découvrent ensuite leurs visages affichés comme des stars sur les murs de la commune, à Chalonnes-sur-Loire.
On dit souvent que les murs ont des oreilles. Ici, ils ont des yeux. Des yeux qui vous regardent bien en face. Et qui vous cueillent dans les rues. Ce sont les regards des enfants, des anciens, des hommes et des femmes qui habitent tous ce petit coin de campagne. Chalonne-sur-Loire, 6 500 habitants, la vie au rythme d'un long fleuve tranquille. Un beau jour de juin, un homme est venu bousculer la routine, un photographe dans une camionnette.
Tous les habitants vont y passer.
Non, que les courageux! Avant d'arriver quelque part pour faire ce travail, j'ai toujours l'angoisse que personne ne vienne.
Le premier d'entre eux arrive.
Bonjour les gars.
Louis est téméraire, un peu malgré lui.
Ça va oui.
Prêt pour aller se faire photographier.
Je n'en sais rien. Je ne suis pas mauvais en photo, je ne me sens pas beaucoup. Ma physionomie n'est pas terrible. Je voudrais rassembler à Marlon Brando.
Il ne manque pas de courageux à Chalonne.
Tu ne dis pas bonjour toi. Tu as peur ce matin.
Martine connaît tout le monde, tout le monde la connaît. Elle a le contact généreux, un caractère bien trempé, et la langue bien pendue.
Bonjour, des côtes de blettes, s'il vous plaît.
Choisissez.
Un bouquet de fleurs, comme dans les "Deschiens".
La vie selon Martine, c'est des convictions inébranlables.
Ce n'est pas avec le fric qu'on est heureux. On peut faire des choses merveilleuses sans pognon. Les côtes de blettes sont 3 fois moins chères que les épinards.
Voilà madame le maire qui dit tout haut ce que les gens pensent tout bas.
Martine aime la provocation.
Dany n'est pas toujours l'amie de Martine.
Attention aux mains.
Avec des bénévoles, elle construit un bateau ancien de la Loire.
J'aimerai bien que tu viennes par là s'il te plaît. Tu as fini ? Dernière planche à mettre. Cela avance bien.
Elle aime faire revivre ce qui a disparu. Elle veut faire renaître les anciens mariniers du fleuve à l'authentique.
J'aime le bois, c'est une matière noble. Il m'arrive de venir le soir pour sentir l'odeur bois. J'aime venir sur ce chantier, les voir travailler, voir le bateau avancer.
Elle aime son coin, elle nous aime tous. Elle aime le chantier, elle est très sympa.
Merci Michel.
Sur les bords de Loire, Denis le photographe se prépare à les recevoir et les mettre en boîte.
Le détail est important, le camion doit être accueillant. Et il faut que ce soit apaisant a l'intérieur.
Comme quand on reçoit des invités.
Exactement.
Allez Louis, il faut y aller. A l'intérieur, c'est l'aventure.
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