Feuilleton 1/5 : "La perle de l'Atlantique"
Elle est la reine des réveillons. L'huître est chaque année plébiscitée et méritait bien un feuilleton. Toute la semaine, nous suivrons des ostréiculteurs de Charente-Maritime. Pour eux, cette période est très chargée. Ils réalisent au moins 30% de leur chiffre d'affaires annuel.
Pour LoTc Vernet, dernière ligne droite avant les fêtes. Avec son père, il va chercher son trésor en mer, à plusieurs kilomètres de la côte charentaise.
Vous partez en mer tous les jours.
Ça dépend les marées mais depuis lundi c'est tous les jours. On ramène le maximum d'huîtres pour les fêtes. Le temps presse, son trésor, des centaines de poches qu'il faut charger le plus vite possible. Tant qu'il y a de l'eau pour faire avancer le bateau.
L'eau s'en va assez vite, ce sont des grandes marées. En 10 minutes, les poches ont déjà dérasé.
Des parcs d'élevage à perte de vue qui se découvrent à marée basse. C'esi ici que les huîtres de Marennes grandissent. Nourries par le plancton et les courants. Cette année, mauvaise surprise. Beaucoup sont mortes victimes d'une bactérie, inoffensives pour l'homme. Les pertes sont importantes: 45 % de la production.
Elles sont mortes là, travail zéro. C'est un gros manque à gagner. Ce sont des charges de travail qui n'aboutiront à rien.
Il faut trois ans et beaucoup de travail pour élever une huître. Heureusement pour LoTc, celles qui restent sont bonnes.
Elles sont bien douces, elles ont un bon parfum. C'est une bonne saison niveau qualité.
C'est la récompense après l'effort.
L'ostréiculture, presque toujours une affaire de famille. De père en fils, parfois de mère en fille. Voici Lise, Véronique et Jeannine. trois femmes, trois générations. Véronique a repris l'entreprise de sa mère il y a 10 ans. Mais Jeannine, 77 ans, à la retraite, n'est jamais loin, surtout au moment des fêtes.
Ses clients sont mes clients. Elle veut que ses clients soient toujours contents. Elle a tendance à venir voir, elle donne son avis. Regarde maman.
C'est bon.
Ça te plaît.
Oui, c'est très bien.
C'est ma grande fille qui travaille avec sa maman. Elle est toujours étudiante mais je l'ai embauchée à mi-temps. C'est la 5e génération dans l'ostréiculture. On verra si dans les années à venir elle fera le métier.
Retour à l'entreprise pour Loïc et son pere. "La cabane" comme on dit ici. Direction la salle de tri.
Un peu d'eau, un peu plus.
Pour la fin d'année, Loïc peut lui aussi compter sur sa grand-mère. A 80 ans, Rosemonde n'a pas perdu la main.
Ce n'est pas trop dur.
Non, ça va, ça m'occupe la journée. Et puis je suis.
Les petits-enfants un jour se lancent. Mathieu a 25 ans et dirige déjà une grosse cabane, celle de son père. Aujourd'hui, c'est l'étiquetage des bourriches. Des milliers de cagettes à préparer.
C'est stressant car c'est concentré sur une courte période. C'est Noël qui veut ça.
Mathieu va expédier 400 tonnes d'huîtres pour les réveillons. La course contre la montre va bientôt commencer.
"La perle de l'Atlantique", un feuilleton signé Anne Guille-Epée. La suite demain.
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