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Vente de l'hippodrome de Compiègne : "Matignon a tranché", selon Eric Woerth

Quelques semaines après l'ouverture d'une information judiciaire, l'ancien ministre donne sa version des faits. Dans une interview au Figaro, il assure que "c'est Matignon qui a tranché" sur la cession par l'Etat de l'hippodrome de Compiègne. D'anciens ministres socialistes ont porté plainte contre Eric Woerth pour avoir permis la vente de cette parcelle publique, sans appel d'offres et sans accord du Parlement.
Article rédigé par franceinfo
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"Le 12 mars 2010, c'est Matignon qui a tranché lors d'une
réunion interministérielle informelle." Eric Woerth se défend de toute implication dans la vente controversée de l'hippodrome de Compiègne. Ce dossier "a été
traité en interne par les administrations et, évidemment, pas par moi. Ce
dossier m'a occupé six minutes, peut-être sept", affirme-t-il dans une interview au Figaro.

Les services de François Fillon, cités par Eric Woerth, ont confirmé la tenue d'une réunion sur le sujet : “il y a eu une réunion informelle à Matignon à la demande du ministère de l'Agriculture. Cette réunion a permis de dégager un accord entre le ministère du Budget et de l'Agriculture sur la procédure de vente de l'hippodrome”. Mais selon une source gouvernementale qui s'en est ouverte à l'AFP, il ne s'agissait pas d'un arbitrage en bonne et due forme. Il n'y a d'ailleurs eu aucun relevé de décision à la clé, souligne cette source.

Cet été, Le Canard Enchaîné a accusé Eric Woerth d'avoir "bradé" pour 2,5 millions d'euros une parcelle de la forêt de Compiègne comportant un golf et un hippodrome à la Société des courses de Compiègne. En tant que ministre du Budget, il aurait donné son feu vert à la vente. Selon d'anciens ministres socialistes qui ont porté plainte, la vente a été réalisée sans appel d'offres et sans l'accord du Parlement - comme c'est l'obligation dans la vente d'une forêt domaniale.

Une information judiciaire a été ouverte fin décembre visant les éventuelles infractions d'abus
d'autorité, complicité de prise illégale d'intérêt ou encore trafic d'influence par
personne dépositaire de l'autorité publique.

La Cour de Justice de la République devrait se prononcer le 13 janvier prochain sur l'ouverture ou non d'une enquête concernant Eric Woerth.

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