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Des pirates informatiques envoient la police chez un joueur de jeux vidéos français

Hubert Skrzypek, alias "Bibix", témoigne pour francetv info : il a vu débarquer la police chez lui après un canular. Une tendance répandue chez les "gamers" aux Etats-Unis, où elle porte le nom de "swatting".

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Capture d'écran de la vidéo dans laquelle on voit le joueur de jeux vidéos français Hubert Skrzypek se faire arrêter, chez lui, par la police, le 11 février 2015. (GAMEBLOG.FR / DAILYMOTION)

Il était tranquillement en train de jouer au jeu vidéo de zombies DayZ quand la réalité a fait violemment irruption. Le gamer français Hubert Skrzypek, alias "Bibix", a vu la police débarquer chez lui, à Charenton-le-Pont (Val-de-Marne), mardi 11 février. Le jeune homme a été victime d'un très mauvais canular. Lequel porte un nom aux Etats-Unis : le "swatting".

De l'autre côté de l'Atlantique, la tendance chez les joueurs de jeux vidéo en ligne est de s'envoyer les hommes du Swat, une unité paramilitaire, entre adversaires pour se venger après une partie perdue. Un vétéran de l’US Air Force en a fait les frais tout récemment

La scène filmée en direct

Selon Hubert Skrzypek, joint par francetv info, son numéro de téléphone fixe aurait été piraté pour appeler le commissariat de Charenton. De source policière, l'auteur du canular, "qui paraissait désespéré" au bout du fil, a déclaré qu'il venait de tuer sa femme et que "ça se passerait mal si les forces de l'ordre arrivaient". Une équipe de la BAC départementale est alors intervenue en urgence sur les lieux.

La scène a été filmée en direct puisque comme l'explique Metronews.fr, "Bibix" était en train de diffuser sa partie de DayZ sur la plateforme Twitch, site de streaming de parties de jeux vidéo, sur lequel il compte plus de 60 000 abonnés.

Sur la vidéo, on voit et on entend les forces de l'ordre pénétrer chez lui, lui demander de s'agenouiller et lui passer les menottes. Hubert Skrzypek, qui se trouve avec sa compagne, en pleurs, leur explique qu'il s'agit d'un canular et qu'il n'a rien à se reprocher. Il leur conseille ensuite de couper l'image et le son. On entend également des joueurs abasourdis commenter la scène, qu'ils ont ensuite diffusée sur Dailymotion.

"Au bout de quatre minutes, les policiers se sont rendu compte que c'était un canular. Ils ne m'ont même pas emmenés et sont repartis", témoigne Hubert Skrzypek auprès de francetv info. Selon lui, l'enquête a été confiée "plus haut". Deux heures auparavant, il affirme avoir "reçu des messages via Facebook lui disant qu'il allait lui arriver 'des trucs'". Des pirates auraient aussi essayé de lancer une attaque informatique sur son ordinateur.  

"C'est de la haine, de la jalousie"

Pour "Bibix", cette attaque, "c'est de la haine, de la jalousie, car je gagne de l'argent grâce aux jeux vidéo". Le joueur désigne les membres de ViolVocal, un site de chat de hackers et de spécialistes du canular téléphonique, comme étant derrière cette mauvaise blague, passible de deux ans de prison et de 30 000 euros d'amende.

L'animateur du site, Gregory Chelli, alias Ulcan, est déjà poursuivi par la justice française depuis des attaques contre Rue89 et l’un de ses fondateurs, Pierre Haski. Comme le relate Libération, ce Franco-israélien est soupçonné d'avoir utilisé le numéro de portable du journaliste pour appeler le 8 août 2014 le commissariat du 10e arrondissement de Paris et annoncer qu'il avait tué sa femme.

Hubert Skrzypek, lui, va changer de numéro de téléphone et pourrait bien déménager. 

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