Cet article date de plus de dix ans.

Un homme tire dans le hall de "Libération" et fait un blessé grave

Un homme a tiré dans le hall du journal, touchant un assistant photographe au thorax. Son pronostic vital est engagé. Le tireur a pris la fuite à pied.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls (G), et le directeur de la publication de "Libération", Nicolas Demorand, le 18 novembre 2013 à Paris. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Un homme armé d'un fusil a ouvert le feu, lundi 18 novembre vers 10h15, dans les locaux du journal Libération, dans le 3e arrondissement de Paris. Un assistant-photographe âgé de 27 ans, qui attendait dans le hall, a été grièvement blessé au thorax. Il a été évacué vers l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Selon une source policière, son pronostic vital est "toujours engagé", lundi en début de soirée.

Le tireur a réussi à prendre la fuite. Quelques heures plus tard, vers 14h30, le site internet du journal a été attaqué, sans que cet acte ne soit pour l'instant revendiqué. Francetv info résume ce qui s'est passé.

Que s'est-il passé ?

Contacté par francetv info, un journaliste de Libération relate la scène telle qu'elle lui a été rapportée par l'un de ses chefs : "Un homme est entré dans le hall et a tiré sur une personne. On ne sait pas si cette personne a été visée au hasard ou pas." La scène aurait duré moins d'une minute. Sur la page Facebook du journal, un salarié raconte la scène. Quand le photographe a senti le choc de la balle, il a dans un premier temps fui vers le parking, puis est revenu sur ses pas, avant d'essayer à nouveau de fuir. Un collègue l'a alors rattrapé, "et là il s'est écroulé au milieu du hall"

Ce même salarié a ensuite porté secours à la victime : "Le jeune homme a toujours été conscient, mais il fallu le stimuler car il avait tendance à s'endormir. J'ai découpé ses vêtements pour faire un point de compression. La victime a reçu une balle de chevrotine, grosse comme le pouce, tirée à bout portant. Elle est entrée par le dos, au niveau des côtes gauches, et ressortie au niveau du mamelon gauche. Le tireur a ouvert le feu une deuxième fois, mais la décharge a terminé au niveau du plafond". 

Qui est le tireur ?  

Le tireur serait un homme d'une quarantaine d'années. Portant "sans doute un gilet pare-balles", il serait vêtu d'un "long manteau vert" et aurait tiré à deux reprises.

Vendredi matin, un homme armé avait fait irruption dans le hall de BFMTV à Paris, menaçant des journalistes avant de fuir. "Les premiers éléments descriptifs du tireur correspondraient à la même personne", selon un autre journaliste de Libération contacté par francetv info.

Quel dispositif est mis en place ?

Faisant part de son "émotion", le président de la République, François Hollande, a demandé au ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, de "mobiliser tous les moyens pour éclaircir les circonstances de ces actes et arrêter le ou les auteurs".

Le quartier où se trouve le siège de Libération a été bouclé par la police. Sur place, Manuel Valls a annoncé que tous les grands médias ayant leur siège à Paris avaient été placés sous protection policière. La brigade criminelle de la police judiciaire parisienne a été saisie de l'affaire.

Quelles sont les réactions ?

"C'est un pilier démocratique qui est atteint", a déploré sur place la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, évoquant "un acte gravissime".  Selon elle, "c'est la première fois qu'un organe de presse est ainsi frappé". A droite, le président de l'UMP, Jean-François Copé, a estimé qu'à travers cet acte, "c'est l’idée même de la liberté qui semble prise pour cible"

"Cette violence est inacceptable", déclare Filippetti (FRANCE 3)

Directeur de la rédaction du quotidien, Fabrice Rousselot a fait part de la "grande émotion partagée par tout le journal" et déploré que "des individus puissent s'en prendre à la presse". "On est les témoins horrifiés d’un drame. Quand on entre avec un fusil dans un journal, dans une démocratie c’est très très grave, quel que soit l'état mental de cette personne, s'est ému le directeur de publication du journal, Nicolas Demorand. Si les journaux et les médias doivent devenir des bunkers, c’est que quelque chose ne tourne pas rond dans notre société."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.