Un escalier de secours à 460 000 euros pour un commissariat parisien
Cet équipement a dû être créé après l'arrivée d'effectifs supplémentaires.
Un tarif exorbitant à première vue. La préfecture de police de Paris a déboursé 460 000 euros pour la construction de l'escalier de secours du commissariat du 5e arrondissement de Paris, rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, près du Panthéon.
Revenant sur une information donnée mercredi 29 avril par 20 Minutes, Le Parisien de jeudi s'étonne d'une telle somme pour un ouvrage en métal, semble-t-il, assez simple. Le commissariat se défend auprès du journal en affirmant qu'il a dû mettre le bâtiment aux normes de sécurité, face à l'arrivée de nouveaux effectifs.
Un équipement justifié par la fusion de deux commissariats
L'immeuble a en effet dû accueillir près de 180 fonctionnaires supplémentaires, le commissariat du 5e ayant fusionné avec celui du 6e. "L’arrivée massive d’effectifs dans l'établissement rendait en effet nécessaire l’aménagement des locaux et la mise aux normes de sécurité incendie. Et donc la construction d’un escalier supplémentaire d’urgence à l’extérieur de la structure, les deux escaliers existant dans le bâtiment étant insuffisants", explique 20 Minutes.
Cédric Trentesaux, architecte à l'Atelier 32, qui a construit l'escalier, se justifie auprès du Parisien en arguant de contraintes techniques : "On ne pouvait pas poser l'escalier directement sur la dalle car il y a un parking souterrain dessous. On a donc dû renforcer le sol. Il a fallu faire de même avec le bâtiment sur lequel l'escalier venait s'accrocher. Par ailleurs, au vu des effectifs et des normes de sécurité, l'escalier devait être solide, assez large tout en étant léger."
De l'argent gâché, pour certains syndicats
Restent quelques doutes. Un syndicaliste estime dans Le Parisien qu'il ne faut pas "lésiner sur les questions de sécurité", mais se demande si "les coûts ont bien été évalués".
La pilule passe mal chez les syndicats de police qui ont protesté contre la fermeture du commissariat du 6e, renchérit 20 Minutes. "Imaginez, avec tout cet argent, on aurait pu renouveler dans l'arrondissement nos gilets pare-balles et notre armement collectif", déplore Nicolas Til, délégué de secteur au sein du syndicat des gardiens de la paix Unité-SGP-Police, cité par le quotidien.
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