Tuerie du Musée juif de Bruxelles : trois questions sur l'extradition de Mehdi Nemmouche
Le Français, soupçonné d'avoir tué trois personnes, refuse d'être extradé vers la Belgique.
L'unique suspect de la tuerie au Musée juif de Bruxelles, Mehdi Nemmouche, refuse d'être extradé vers la Belgique, affirme une source judiciaire, mercredi 4 juin. Le suspect a donc changé d'avis : lundi, Mehdi Nemmouche n'était "pas opposé" à son extradition, selon son avocat. Explications.
Pourquoi Mehdi Nemmouche a-t-il changé d'avis ?
Le suspect, qui va être écroué à la maison d'arrêt de Bois-d'Arcy (Yvelines) avant son audition, veut être jugé en France, selon son avocat Apolin Pepiezep, "d'abord parce qu'il est Français, et qu'il est en France". En outre, certains des faits reprochés à Mehdi Nemmouche, dont le port et le transport illégal d'armes, ont été commis en France. Ce Français de 29 ans a en effet été arrêté à Marseille avec un revolver et une kalachnikov.
Selon l'avocat, "rien ne prouve aujourd'hui que Mehdi Nemmouche est l'auteur" de la tuerie de Bruxelles. "Quand on l'a interpellé à Marseille, il a été interrogé et il a bien dit qu'il avait volé ces armes dans une voiture en Belgique, ajoute-t-il. On l'accuse de vol ou on l'accuse d'assassinats ?"
Est-ce vraiment lui qui décide ?
Non. C'est à la justice française de trancher. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles doit examiner, jeudi à 11 heures, la demande de la Belgique. Puis elle rendra sa décision dans la foulée. L'avocat de Mehdi Nemmouche n'exclut pas un pourvoi en cassation, si la chambre confirme la remise à la Belgique. Il peut former ce pourvoi dans les trois jours qui suivent la décision. La haute juridiction a ensuite 40 jours pour statuer. Mehdi Nemmouche ne fait que gagner du temps, quelques semaines tout au plus.
La France extrade-t-elle les Français ?
Longtemps, la France a refusé d'extrader ses nationaux. Mais Paris a signé des accords bilatéraux de coopération avec une cinquantaine de pays, parmi lesquels tous les Etats membres de l'Union européenne. Les 28 ont, eux aussi, signé cet accord pour l'extradition de leurs ressortissants, au nom de la totale collaboration juridique des pays de l'UE.
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