Trafic de drogue à Échirolles : après l'évacuation de la résidence, les propriétaires en colère invitent Bruno Retailleau à venir sur place
À Échirolles, en Isère, la maire a ordonné l'évacuation de la résidence Le Carrare pour vendredi 27 septembre. En cause, de nombreux dysfonctionnements notamment liés à la dégradation, par les dealers, des panneaux électriques du bâtiment. En colère, les propriétaires de la résidence invitent le nouveau ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, à venir sur place. "Qu'il vienne à Échirolles pour nous montrer ce qu'il est capable de faire. Ça serait bien pour démarrer son mandat", lance l'un des propriétaires dont France Bleu Isère a obtenu le témoignage anonyme.
Ce propriétaire de quatre appartements dans l'immeuble est aussi le responsable du conseil syndical des 80 copropriétaires. "Je suis encore sous le choc de l'annonce de la mairie de faire évacuer la résidence. Avec ma famille, on a investi. Ma mère, par exemple, le loyer de son appartement, c'est sa retraite et aujourd'hui, elle n'a plus rien." Il précise qu'ils doivent encore continuer à payer les charges et que selon ses estimations, les travaux d'électricité vont coûter 70 000 euros. "Ça fait deux ans qu'on doit tout le temps réparer ce que les trafiquants nous cassent."
Des copropriétaires veulent attaquer l'État
L'immeuble Le Carrare à Échirolles, situé en face de la mairie, est devenu un important point de deal de l'agglomération grenobloise depuis 2021. Certains copropriétaires ont contacté leurs avocats. "On va attaquer l'État qui a été défaillant. Combien de fois, on a supplié la préfecture de mettre deux agents de sécurité devant le point de deal, ça nous a toujours été refusé alors que cela aurait peut-être permis de stopper le trafic", le propriétaire dénonce une "impunité la plus totale".
Vendredi matin, tous les appartements seront évacués et le bâtiment sera fermé pour permettre aux travaux de commencer. Ils devraient durer trois semaines. De son côté, le procureur de la République de Grenoble martèle qu'il n'a "pas capitulé face aux trafiquants. Évacuer le bâtiment est une partie de la solution. Parallèlement, on continue à enquêter sur les trafics. On espère éradiquer ce point de deal et rendre aux habitants leurs logements pour qu'ils y mènent une vie normale."
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