: Vidéo 13h15. Attentats : "Depuis vendredi, je n'existe plus"

Ce soir du vendredi 13 novembre, Samir travaillait à la pizzeria Casa Nostra dans le 11e arrondissement de Paris quand elle a été mitraillée. Après s'en être miraculeusement sorti, trois jours après, il est revenu sur les lieux pour rendre hommage aux victimes. Et tenter de renouer avec la vie.

"Au moindre bruit, je suis paniqué, explique le restaurateur. Je n’existe plus, en fait. Depuis vendredi, je n’existe plus. On peut même perdre le goût de la vie en se disant qu’on n’est plus là."  Dans son quartier meurtri, Samir connaît tout le monde. Il retrouve les commerçants voisins de son établissement et ses clients habitués : "On a beaucoup de chance, dit-il à une fleuriste. Ce n’était pas notre jour."

"Cette liberté qu’ils n’auront jamais"

Devant le bar La Bonne Bière et le Casa Nostra, il y a eu cinq morts et une dizaine de blessés grave. "J’ai eu très peur pour vous. Bon courage ! On reviendra très, très vite", lui assure amicalement une cliente. "C’est notre petit village qu’ils ont abîmé. Vous avez vu le mélange qu’il y a ici ? C’était pour abîmer ça. On ne les laissera pas faire", affirme un riverain déterminé.

Devant Samir qui contient sa tristesse, l’homme poursuit sur le même ton ferme : "On restera unis. Il y a 82 nationalités au minimum. Que des gens pour un mélange magnifique. Il n’y a aucun sens à cela, si ce n’est pour nous diviser et jalouser cette tranquillité d’esprit, ce bonheur, cette liberté qu’ils n’auront jamais." Des centaines de Parisiens ont tenu à rendre hommage aux victimes à l’occasion de la minute de silence observée lundi dernier (vidéo) : "C’est très touchant de voir tout ce monde venu pour nous soutenir", témoigne Samir.