Terrorisme : la "radicalisation" dans les banlieues est souvent "liée à des défauts d'intégration", estime l'ancien procureur François Molins
François Molins, ancien procureur, a publié il y a quelques jours un livre, Au nom du peuple français (Flammarion). Un formidable récit de sa vie de magistrat. "Je crois en la justice de mon pays. J'évoque plusieurs affaires dans ce livre qui montre que dès lors que la justice a les moyens de bien travailler, elle peut travailler très bien", précise François Molins, ancien procureur, invité des "4 Vérités" de France 2, mardi 27 février.
70 000 procédures oubliées en Seine-Saint-Denis en 2004
Dans son livre, François Molins revient longuement sur les affaires de terrorisme. "Khaled Kelkal c'est le signe avant-coureur de la radicalisation dans les banlieues, liée souvent à des défauts d'intégration", estime François Molins. A-t-on perdu du temps dans ces années-là ? "On ne l’a peut-être pas vu suffisamment venir. Après coup c'est facile de dire ce que je dis aujourd'hui. Mohammed Merah nous a ouvert les yeux sur beaucoup de choses, sur l'ampleur du phénomène et sur la façon dont il fallait traiter ces djihadistes lorsqu'ils commettaient ces attentats", développe-t-il.
François Molins raconte aussi son passage comme procureur à Bobigny, en Seine-Saint-Denis. Quand il y débarque, en octobre 2004, il découvre qu'il y a eu 70 000 procédures oubliées, mises de côté. "Cela ne peut pas plus être la justice d'aujourd'hui que la justice d'hier. Ce sont des choses qui ne sont pas admissibles, mais c'était une réalité avec laquelle on a vécu pendant quelques années avec le président du tribunal de l'époque. Cela renvoie à la fois à des problèmes de moyens et d'organisation", indique-t-il.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.