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Procès de l'attentat de Magnanville : l'accusé clame une nouvelle fois son innocence, le verdict attendu dans la journée

Avant que la cour d'assises spéciale de Paris ne se retire pour délibérer, Mohamed Lamine Aberouz a répété qu'il était "innocent" à quatre reprises et s'est adressé aux familles du couple de policiers assassiné à leur domicile en juin 2016.
Article rédigé par Violaine Jaussent
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'accusé du procès de l'attentat de Magnanville, Mohamed Lamine Aberouz, le 6 octobre 2023 devant la cour d'assises spéciale de Paris. (ELISABETH DE POURQUERY / FRANCEINFO)

"Je suis innocent, même si ma personnalité vous déplaît au plus haut point." Au procès de l'attentat de Magnanville (Yvelines), Mohamed Lamine Aberouz a adressé, mercredi 11 octobre, peu après 9h30, ses derniers mots à la cour d'assises spéciale de Paris. Accusé d'être le complice de Larossi Abballa, le terroriste qui a assassiné au nom du groupe Etat islamique un couple de policiers, à leur domicile, le 13 juin 2016, il comparaît depuis le 25 septembre pour complicité d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique, complicité de séquestration de mineur et association de malfaiteurs terroriste criminelle.

Vêtu d'un tee-shirt blanc, debout, une main appuyée sur le rebord du box des accusés, l'autre sur le micro, Mohamed Lamine Aberouz, âgé de 30 ans, a martelé son innocence, comme il l'a fait tout au long de l'audience. "Le nom de la personne qui a permis l'irréparable ce jour-là, c'est Larossi Abballa, seul, et personne d'autre", a-t-il martelé. L'accusé a aussi adressé, ce qu'il lui "reste de compassion après ces années de broyage, de dureté et d’isolement", en regardant dans les yeux les familles de Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider, le couple de policiers assassiné, assises sur le banc des parties civiles en face de lui. "Tout le monde peut ressentir la douleur et l'effroi qui ont été les vôtres. Tout le monde peut se mettre à la place de cette famille", a lancé l'accusé.

"Ce n'est pas aujourd'hui en condamnant un innocent que (...) ce crime sera atténué. Rien ne sera réparé et ça ne fera que détruire des familles supplémentaires."

Mohamed Lamine Aberouz

devant la cour d'assises spéciale de Paris

Mohamed Lamine Aberouz s'est exprimé au lendemain des réquisitions des avocates générales, convaincues qu'il était le deuxième homme de l'attentat de Magnanville, présent aux côtés du terroriste le soir des faits. Les magistrates ont réclamé à son encontre la peine maximale : la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans. Si, dans ses derniers mots, l'accusé a remercié le ministère public "qui a eu une attitude correcte", il a tenu à déclarer à intention de ses représentantes : "Vous vous fourvoyez, vous vous trompez. Je ne suis pas la personne dont vous avez dressé le portrait, je n'ai jamais été cette personne, je ne le serai jamais."

"A la cour, je voudrais dire : pour moi, il est inconcevable d'être condamné pour un crime que je n'ai pas fait."

Mohamed Lamine Aberouz

devant la cour d'assises spéciale de Paris

A l'issue de ces derniers mots de l'accusé, le président de la cour d'assises spéciale de Paris et les quatre assesseurs se sont retirés pour délibérer. "Sa compassion est sans sentiment. Rien ne m'étonne, il exprime ce qu'il a à dire comme d'habitude", a réagi la mère de Jessica Schneider à la sortie de la salle d'audience. Le verdict est attendu dans l'après-midi.

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