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Contenu haineux sur les réseaux sociaux : "En décembre, un texte sera proposé, à l'échelle européenne", annonce la porte-parole de LREM

Laetitia Avia est déjà à l'origine d'une proposition de loi visant à condamner à de très lourdes amendes les plateformes et moteurs de recherche qui ne retireraient pas "sous 24 heures" des contenus jugés "haineux". Le texte avait été rejeté par le Conseil constitutionnel qui y voyait une menace pour la liberté d'expression. La députée de Paris revient à la charge.

Article rédigé par franceinfo
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Laetitia Avia, députée de Paris, porte-parole de LREM, 28 jancier 2020. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Marlène Schiappa, la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, se rend lundi 19 octobre dans les locaux de Pharos [plateforme de signalement des contenus et comportements illicites sur internet] qui a identifié pas moins de 80 messages de soutien à l’agresseur de Samuel Paty. Un renforcement de cette plateforme est envisagé. Marlène Schiappa rencontrera mardi les représentants français de Google, Facebook, Twitter, Instagram, Tik-Tok. "En décembre des annonces seront faites, un texte sera proposé, à l'échelle européenne", a assuré sur franceinfo Laetitia Avia, députée de Paris, porte-parole de LREM. Elle plaide pour que ses propositions contre la haine en ligne soient reprises dans la loi sur les séparatismes/ renforcement de la sécurité. Elle a écrit une note au ministre de l’Intérieur.

>> Les dernières informations sur l'enquête après l'assassinat d'un professeur dans les Yvelines dans notre direct.

franceinfo : Comment avez-vous vécu le rassemblement de dimanche en mémoire de l'enseignant ?

Laetitia Avia : C'était un grand moment d'émotion, d'unité, chacun est venu, syndicats, associations, avec ses propres mots, sa colère, sa révolte. Tous ont manifesté leur attachement à la liberté d'expression et leur soutien au corps enseignant.

Ce drame est-il lié aux réseaux sociaux et à la haine en ligne contre laquelle vous avez porté une proposition de loi ?

Oui, il est lié aux réseaux sociaux. Le lynchage public, c'est presque une fatwa qu'on a sur les réseaux sociaux à l'encontre de cet enseignant. Les réseaux sociaux ne doivent pas être utilisés pour porter atteinte à l'intégrité de quelqu'un.

Votre loi, en grande partie censurée en juin, aurait-elle permis de changer les choses en sachant que les appels sur les réseaux concernaient le renvoi du professeur et pas des actes de violence ?

C'est difficile de répondre à cette question. Cette loi engageait une nouvelle approche pour les réseaux sociaux, dans la modération. Pourquoi cet homme poste cette vidéo ? Parce qu'il sait qu'aujourd'hui, sur les réseaux sociaux, si on veut porter atteinte à quelqu'un, que les informations soient vraies ou non, il suffit de les mettre sur les réseaux sociaux, de la rendre virale. C'est contre cela qu'il faut lutter, contre ces dérives. C'était l'objectif de ce texte, de mettre en place un certain nombre de moyens, de processus, qui permettaient de revenir à une approche plus saine des réseaux sociaux pour en faire un lieu de communication, de partage et pas un lieu qui permet un déferlement de haine vis-à-vis de quelqu'un.

Qu'allez-vous faire maintenant ?

La censure est intervenue le 18 juin. Est-ce que la situation a changé depuis le 18 juin ? Non. Le problème est toujours-là, les dérives sont toujours aussi importantes voire exacerbées. J'ai continué à travailler sur le sujet de deux manières. Avec les dispositions nationales pour apporter plus de protection à notre liberté d'expression, et à l'échelle européenne. En décembre des annonces seront faites, un texte sera proposé, à l'échelle européenne dans le cadre du Digital Services Act qui va proposer des mesures exigeantes vis-à-vis des plateformes.

Nous travaillons aussi avec le ministère de l'Intérieur sur des mesures pour pouvoir davantage identifier les auteurs de contenus haineux, les poursuivre et les sanctionner. 

Laetitia Avia, députée de Paris, porte-parole de LREM

à franceinfo

Il faut que nous agissions sur chacune des étapes de la chaîne. Côté réseau social il faut mettre en œuvre un cadre qui permette une vraie modération avec les outils nécessaires, ensuite il faut que les pouvoirs publics puissent prendre le relai. Des condamnations symboliques sont nécessaires.

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