Caricatures de Mahomet : les propos de Mohammed Moussaoui "sont parfaitement déplacés", critique une professeure d’histoire-géographie
Le président du Conseil français du culte musulman se dit opposé à ce que les caricatures de Mahomet soient montrées à l'école. L'enseignante se dit "choquée" qu'alors qu'on pleure Samuel Paty, certains se permettent de juger son travail. "Il serait bon que chacun retourne à ses responsabilités".
Le président du Conseil français du culte musulman "ne souhaite pas" que les caricatures de Mahomet soient (re)montrées dans les écoles. Ces propos "sont parfaitement déplacés", a estimé mardi 27 octobre sur franceinfo Anne Anglès, professeure d’histoire-géographie en lycée à Paris.
Nous sommes en train de pleurer un collègue qui a été assassiné au nom de Mahomet par un islamiste et un jeune radicalisé.
Anne Anglès, professeure d’histoire-géographieà franceinfo
"Face à la mort d'un professeur on devrait faire front ensemble et absolument pas condamner le professeur, le support de ce qui a été un cours auquel personne d'autre que les élèves de Samuel Paty n'ont assisté. Ca me choque profondément", déclare l'enseignante.
Anne Anglès a insisté sur le fait qu'à "aucun moment un professeur de l'école laïque, républicaine, ne cherche à offenser ses élèves". Pour elle, il y a un "prof-bashing et il serait bon que chacun retourne à ses responsabilités".
"Tous contre tous"
Pour parler de la liberté d'expression, les professeurs "ne passent pas forcément par les caricatures, il y a des représentations de Mahomet comme il y a des représentations de Jésus. Il faut partir de l'idée que ce sont des images qui sont faites par des hommes dans un contexte précis et qui s'adressent à des gens en particulier".
Une bonne partie de la population aurait besoin de se rappeler qu'une caricature est une charge, cela a une fonction polémique, cela ouvre le débat, cela désigne des cibles par le rire et des exagérations.
Anne Anglès
"Il faut les accepter en tant que telles et les placer dans un contexte, affirme la professeure. On est en train de déclencher une guerre de tous contre tous."
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