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Assassinat de Samuel Paty : huit mois après le drame, le policier qui a neutralisé le meurtrier témoigne

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Assassinat de Samuel Paty : huit mois après le drame, le policier qui a neutralisé le meurtrier témoigne
Assassinat de Samuel Paty : huit mois après le drame, le policier qui a neutralisé le meurtrier témoigne Assassinat de Samuel Paty : huit mois après le drame, le policier qui a neutralisé le meurtrier témoigne (France 2)
Article rédigé par France 2 - N.Perez, Q.Monaton, N.Lachaud
France Télévisions

Le 16 octobre 2020, l'enseignant Samuel Paty était décapité près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). Huit mois après les faits, le policier qui a abattu le tueur se confie aux équipes de France Télévisions. Ce dernier a du mal à tourner la page. 

Aujourd'hui, K., 28 ans, exerce son métier de policier dans le sud de la France. Il a été exfiltré du commissariat de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) en octobre 2020, après avoir été menacé de mort. Le jeune fonctionnaire a abattu le terroriste qui a assassiné Samuel Paty, un événement a bouleversé sa vie. "Jamais de ma vie je ne pensais voir ou être acteur d'une scène aussi choquante, je me disais qu'on ne pouvait voir ça que sur des endroits où il y a la guerre, mais je ne pensais jamais voir ça sur le territoire français, et encore moins de mes propres yeux", témoigne-t-il. 

Choc post-traumatique

Le 16 octobre 2020, il patrouille avec ses collègues lorsque des policiers municipaux lui lancent un appel au secours. Un homme est à terre et un autre armé, tout près du collège. Le fonctionnaire de police pense intervenir "pour un différend ou une bagarre". L'assaillant est alors à quelques mètres de lui, il tente de l'interpeler. Après plusieurs sommations, l'homme s'approche. "Je vois l'homme me foncer dessus, je me dis que j'ai aucune autre solution que de tirer, donc je tire", raconte-t-il. Agonisant, l'assaillant se relève et tente de poignarder le policier. 

Victime d'un choc post-traumatique, K. craque. Il reprend finalement le travail après trois mois d'arrêt, "un besoin vital" selon lui, même s'il reconnait qu'il n'est "pas remis à 100% de tout ça". "Il y a des moments qui sont difficiles, admet le policier. (…) Je n'ai pas le choix de faire le reste de ma vie, moi, en pensant à ça, en ayant dans un coin de ma tête que malgré tout, j'ai ôte la vie d'une personne". Près de neuf mois après les faits, K. est toujours suivi par des psychologues. 

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