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Info franceinfo Attentat à la basilique de Nice : le juge demande une expertise pour déterminer si les pertes de mémoire du principal suspect sont réelles

Le psychiatre et le neurologue missionnés par la justice ont six mois pour se prononcer. Trois personnes avaient été tuées dans cette attaque au couteau, en octobre 2020.

Article rédigé par franceinfo - Sophie Neumayer
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Publié Mis à jour
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Brahim Aouissaoui, l'auteur présumé de l'attentat du 29 octobre 2020 à la basilique Notre-Dame de Nice (Alpes-Maritimes). (AFPTV TEAMS / AFP)

Pour la première fois depuis l'attentat à la basilique Notre-Dame de l'Assomption à Nice (Alpes-Maritimes), Brahim Aouissaoui, le principal suspect, a été interrogé par le juge d'instruction mardi 6 avril. Selon les informations de franceinfo, face au magistrat il a affirmé "ne pas se souvenir des événements survenus en France, ni de son passage de plus d'un mois en Italie, ni même à quelques détails près de son passé en Tunisie". 

Agé de 22 ans, l'homme est suspecté d'avoir tué trois personnes le 29 octobre 2020 à Nice : Nadine Devillers, âgée de 60 ans, et le sacristain de la basilique, Vincent Loquès, 55 ans. Une mère de famille brésilienne de 44 ans, Simone Barreto Silva, était parvenue à sortir de l’édifice, mais, poignardée à plusieurs reprises, elle est morte dans un restaurant où elle s'était réfugiée. Le jeune homme a été mis en examen le 7 décembre 2020 pour "assassinats et tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste". Gravement blessé lors de son interpellation, Brahim Aouissaoui est toujours pris en charge à l'hôpital pénitentiaire de Fresnes. Il avait été touché à de multiples reprises par les tirs des policiers municipaux, notamment au thorax, à l'abdomen et aux jambes. Aujourd'hui, il remarche avec difficulté.

Une amnésie feinte ou réelle ?

Une première expertise médicale consultée par franceinfo a conclu, en février dernier : "Il n'y a pas de blessure ou de traitement susceptibles d'entraîner des pertes de mémoire à court et moyen terme. Les pertes de mémoire alléguées pourraient éventuellement s'intégrer dans un syndrome de stress post-traumatique, mais qui ne peut être objectivé que par un examen psychiatrique. Une participation à type de simulation ne peut être exclue." Le juge d'instruction a donc décidé de missionner un psychiatre et un neurologue. Ils ont six mois pour déterminer si cette amnésie est réelle ou simulée. Contacté par franceinfo, son avocat n'a pas souhaité faire de commentaires.

Le 28 octobre, veille de l'attentat, Brahim Aouissaoui a effectué quatre passages autour de la basilique. Des repérages, selon les enquêteurs. L'exploitation de ses téléphones a permis de découvrir des échanges avec plusieurs de ses contacts. Il y explique notamment avoir "un projet" et espère que "Dieu le facilite" sans donner plus de précisions. A l'un de ses correspondants, sur les réseaux sociaux, il annonce qu'il va se rendre en "France, le pays des mécréants et des chiens".

Brahim Aouissaoui a quitté la Tunisie par bateau le 19 septembre 2020. Arrivé sur l'île de Lampedusa le lendemain, il a été placé en quarantaine sur un navire jusqu'au 9 octobre, date à laquelle il a débarqué à Bari et a reçu immédiatement une obligation de quitter le territoire italien. Il a ensuite passé 14 jours en Sicile, entre le 12 et le 26 octobre, et il travaillé dans des plantations d'oliviers, avant de rejoindre Rome le 27 au matin puis Nice dans la soirée.

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