Première journée d’hommage aux victimes du terrorisme à Paris : "C'est le dernier volet qui manquait à la mémoire", estime François Rudetzki
La fondatrice de SOS attentats SOS terrorisme souligne la portée "pédagogique" de cette journée "parce que le terrorisme maintenant est inscrit dans les livres d'histoire".
Emmanuel Macron préside mercredi 11 mars au Trocadéro la cérémonie de la première Journée nationale d'hommage aux victimes du terrorisme en France ainsi qu'aux Français frappés à l'étranger. "C'est le dernier volet qui manquait à cette mémoire", a expliqué le matin sur franceinfo, Françoise Rudetzki, membre du fonds de garantie des victimes d’actes de terrorisme et du centre national de ressources et de résilience CN2R et fondatrice de SOS attentats SOS terrorisme. "Il me semblait important que la France choisisse cette date commune à l'Europe et que d'autres pays suivent notre initiative", a-t-elle ajouté. Le chef de l'État sera aux côtés du roi d'Espagne. Le 11 mars marque la date anniversaire des attentats de Madrid en 2004. C'est une cérémonie "tournée vers la jeunesse", et "elle est en même temps très pédagogique".
franceinfo : Pourquoi cette cérémonie est-elle importante ?
Françoise Rudetzki : Elle est très importante car avec le nombre d'attentats qui ont été perpétrés en France, il fallait qu'il y ait une journée commune à tous les attentats. On ne peut pas faire des cérémonies tous les jours. Après l'attentat de la gare d'Atocha en 2004 en Espagne et la décision de la Commission européenne de choisir le 11 mars journée, Européenne convaincue, il me semblait important que la France choisisse cette date commune à l'Europe et que d'autres pays suivent notre initiative.
Entretenir cette mémoire commune, pourquoi c'est essentiel ?
On ne peut pas passer son temps à commémorer mais une journée, surtout quand elle est tournée vers la jeunesse, qu'elle est en même temps très pédagogique comme va l'être cette journée, ça me semble important parce que le terrorisme maintenant est inscrit dans les livres d'histoire.
C'est une nouvelle forme de guerre et à SOS attentats nous nous sommes beaucoup battus pour que les victimes soient reconnues victimes civiles de guerre et que les enfants soient pupilles de la Nation.
Françoise Rudetzki, fondatrice de SOS attentats SOS terrorismeà franceinfo
C'est le dernier volet qui manquait à cette mémoire. Le président devrait annoncer la création d'ici quelques années d'un musée mémorial pour garder cette mémoire pour accueillir des enfants, des chercheurs en liaison avec le centre national de ressources et de résilience qui a été créé il y a un an.
La France en fait-elle assez pour les victimes. Faut-il en faire davantage ?
Je crois que nous avons le système le plus abouti en Europe. Nous avons à la fois une indemnisation, des droits sociaux grâce au statut de victime civile de guerre. Les pupilles de la Nation sont socialement aidées. Il y a la mémoire, il y a la justice, le fonds de garantie indemnise de façon unique au monde. Les procédures peuvent être améliorées. On peut toujours améliorer. On peut peut-être accélérer les procédures et faire en sorte qu'elles soient plus favorables aux victimes dans tous les domaines. Quant à la cérémonie, des textes seront lus, des enfants chanteront, ce sera sur la place du Trocadéro, la place des droits de l'Homme. À la fin de la cérémonie, une médaille sera remise à plus d'une centaine de victimes. Il y a aura d'autres cérémonies pour les autres victimes qui demanderont cette médaille qui a été créée par le président François Hollande et décernée à toutes les victimes, soit à titre posthume à leurs proches, soit aux victimes blessées.
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