Stéphane Toutlouyan est un survivant, un ancien otage toujours ému cinq ans après lorsqu'il revient au Bataclan. Le 13 novembre 2015, il est au premier étage lorsque les terroristes entrent dans la salle. Les coups de feu et les cris entrainent des mouvements de panique dans la fosse. Comme les autres spectateurs, l'informaticien tente de s'enfuir, mais c'est trop tard. Armés de kalachnikovs et de ceintures d'explosifs, les terroristes sont là, face à lui. Contre toute attente, les deux hommes ne tirent pas. "À ce moment-là, je pense que je vais mourir, se remémore Stéphane Toutlouyan. À plus ou moins longue échéance, mais je ne vois pas comment on va s'en sortir".Le petit groupe de survivants continue à se voirCommence alors un huis-clos terrifiant : 2h30 de face à face avec les terroristes. Ils emmènent la dizaine d'otages dans un couloir. Devant chaque fenêtre, chaque porte, ils placent les prisonniers en guise de boucliers humains. À 00h20, les unités d'élite donnent enfin l'assaut : les terroristes sont abattus et les otages libérés. Depuis, le petit groupe de survivants continue à se voir plusieurs fois par mois. Cinq ans après, Stéphane Toutlouyan a repris le travail et le fil de sa vie, mais il lui aura fallu l'aide de sa compagne et un an de psychothérapie.