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Témoignages Attentats du 13-Novembre : pour les victimes, la fin du procès suscite à la fois angoisse et soulagement

Les dernières plaidoiries des parties civiles ont lieu ce mardi, puis viendra le réquisitoire mercredi. Après neuf longs mois de débats, les survivants et leurs familles, qui sont venus presque tous les jours, craignent désormais le grand vide.

Article rédigé par Gaële Joly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La salle des pas perdus du Palais de justice de Paris, le 18 juin 2021. (OLIVIER CORSAN / MAXPPP)

Bruno Poncet est venu presque tous les jours à la cour d'assises spéciale de Paris. Mais depuis quelques temps, ce survivant du Bataclan angoisse, à mesure que la fin du procès des attentats du 13-Novembre approche : "C'est notre repère et d'un seul coup, ça va s'arrêter. Alors c'est bien, c'est juillet et août, donc il y aura un peu de vacances pour un peu passer à autre chose et un peu voir le soleil. Mais effectivement, il y a peut-être un sentiment de manque parce que ça fait quand même neuf mois qu'on ne vit que de ça. Pour moi, c'était vital."

"Même si c'est dur cette fin, il y a une espèce de schizophrénie, de dualité en nous, entre le besoin d'être ensemble pour le procès et le besoin aussi de passer à autre chose. Il y a un besoin aussi que ça s'arrête."

Bruno Poncet, survivant de l'attaque du Bataclan

à franceinfo

Après neuf mois de débats, les dernières plaidoiries des parties civiles auront lieu mardi 7 mai, puis le réquisitoire le jour suivant. David Fritz, lui aussi ancien otage du Bataclan, récent un mélange d'anxiété et de soulagement. Il espère qu'il y aura une suite à tout ça : "J'ai vraiment créé une nouvelle famille. La suite, ce serait déjà de continuer à se revoir après. Là, on a partagé un fragment de notre histoire qui est hyper importante et de l'Histoire tout court avec un grand H. Il faut garder cela en nous comme un trésor. Même s'il fait mal, c'est comme ça."

Pour faire face, l'association de victimes Fraternité et vérité a décidé de faire appel à des psychologues de Paris Aides aux Victimes, explique Philippe Dupeyron, son président : "Il va vraiment y avoir un vide. D'autant plus qu'il va y avoir des frustrations. Il y a ceux qui ne seront pas satisfaits du verdict, qui ne sont pas satisfaits du déroulement du procès. On va offrir la constitution de groupes de parole pour être à leur écoute, pour les aider dans ce qui ne va pas manquer d'être, c'est vrai, une nouvelle épreuve."

Philippe Dupeyron dont le fils Thomas a été tué au Bataclan rendra lui sa casquette de président à la fin du procès pour se consacrer un peu plus à sa famille et à ses amis. Continuer à vivre tout simplement.

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