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Paris : un local appartenant aux gérants du Petit Cambodge squatté, la justice saisie

Les fondateurs de ce restaurant parisien frappé par les attentats de 2015 voulaient ouvrir un nouvel établissement mais les locaux convoités sont squattés depuis novembre par des militants associatifs qui dénoncent la spéculation immobilière dans ce quartier de l'est parisien. Les gérants ont saisi la justice.

Article rédigé par Gaële Joly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Le local qui doit accueillir le troisième site du Petit Cambodge est squatté depuis la mi-novembre par des collectifs militants. (BENOIT HASSE / MAXPPP)

De l'extérieur, ces mots en grosses lettres sur la vitrine : "Ce local est squatté pour lutter contre la gentrifrication." Les fondateurs du restaurant Le Petit Cambodge, frappé par les attentats en novembre 2015, dans le 10e arrondissement de Paris, espéraient ouvrir dans le même quartier un autre local, mais les lieux sont squattés depuis novembre par des militants associatifs, venus dénoncer l'embourgeoisement et la spéculation immobilière dans ce quartier de l'est parisien. Les gérants du Petit Cambodge ont saisi la justice et une plainte a été déposée pour violation de domicile. 

Les gérants craignent pour la survie de leur activité

Simon Octobre, l'un des cofondateurs du Petit Cambodge, dénonce une violation de domicile et une mise en danger de la vie d'autrui. "C'est révoltant et surtout inquiétant, s'indigne Simon Octobre. Parce que nous, en tant que restaurateur, cela fait des semaines et des mois qu'on applique les mesures barrières et aujourd'hui si les courbes épidémiques ne descendent pas, on est pas près de rouvrir."

Pour Me Eric Bernard, l'un des avocats du Petit Cambodge, ces activistes n'ont rien à faire là et doivent être expulsés. "La demande d'expulsion est une procédure civile fondée tout simplement sur l'occupation illicite, explique-t-il. Ils sont entrés par effraction et occupent le lieu de manière illicite." "Ils sont occupants sans droit ni titre et on demande l'expulsion de personnes qui n'ont pas à être dans ce local : ils n'ont aucun droit d'y être", poursuit-il. 

"On a un bail, on a des travaux en cours, on a une activité. Nous ne sommes pas du tout sur le terrain politique des problématiques qu'ils évoquent. Et on ne doit pas l'être."

Me Eric Bernard

à franceinfo

Les gérants craignent de retrouver leur futur restaurant dégradé  et de devoir payer des travaux supplémentaires. Le tribunal judiciaire a reçu l’affaire en audience mardi matin et rendra sa décision jeudi. Les activistes, eux, avaient organisé un rassemblement mardi matin devant le tribunal.

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