Le projet de loi antiterroriste est "équilibré et je suis prêt à le voter", annonce le député socialiste Joaquim Pueyo
Joaquim Pueyo, député socialiste Nouvelle Gauche et vice-président de la Commission Défense nationale et Forces armées, a annoncé, mardi sur franceinfo, son intention de voter en faveur du projet de loi antiterroriste alors que son groupe va se réunir pour en discuter.
Le projet de loi antiterroriste, présenté mardi 3 octobre à l'Assemblée nationale, provoque des critiques à droite comme à gauche, camp où sont évoquées des atteintes aux libertés. Pourtant, "cette loi permettra d'avoir des moyens de mieux lutter contre le terrorisme", a assuré Joaquim Pueyo, député socialiste Nouvelle Gauche de l’Orne, vice-président de la Commission Défense nationale et Forces armées, mardi sur franceinfo.
franceinfo : Après l'attaque de Marseille, on se rend compte que finalement, on est toujours un peu retard sur les terroristes ?
Joaquim Pueyo : J'ai le sentiment que la menace est très élevée et pas qu'en France d'ailleurs. Je crois qu'il faut des mesures fortes. Nous sommes dans l'état d'urgence, ce sont des mesures fortes qui permettent aux services de réagir fortement. Dans l'histoire des bonbonnes de gaz, heureusement qu'il y a eu un citoyen qui a été attentif. Cela veut dire qu'il faut absolument qu'on soit tous attentifs, parce qu'une seule observation peut effectivement être très importante. Le Parlement s'est saisi d'une loi pour renforcer la sécurité intérieure et lutter contre le terrorisme. Est-ce qu'on sera toujours en état d'urgence ? A un certain moment, il faudra en sortir. Cette loi permettra quand même d'avoir des moyens de mieux lutter contre le terrorisme.
Allez-vous voter pour ce projet de loi contre le terrorisme ?
Ce matin [mardi], mon groupe va en discuter. On avait soumis des amendements concernant le contrôle parlementaire. Ils ont été acceptés par le gouvernement concernant deux articles importants qui visent des mesures de contrôles individuels et tout ce qui est lié aux saisines également. On avait également souhaité que l'autorité judiciaire soit informée. Ce qui a été inclus. Dans un état de droit l'exécutif doit avoir des moyens, mais il y a aussi deux dispositifs qui sont l'autorité judiciaire et le contrôle parlementaire. Sur ces points-là, on a obtenu satisfaction. Personnellement, je suis favorable au vote, parce que c'est un texte qui est relativement équilibré. Ceux qui peuvent faire l'objet de mesures administratives peuvent faire des recours. Et puis, il y a la décision du juge des libertés et de la détention qui donne une garantie individuelle.
Est-ce que la loi aurait pu empêcher ce qui s'est passé dimanche à Marseille ?
Non, la loi ne pourrait pas l'empêcher parce que cet individu n'était pas fiché S. C'est très difficile. Vous savez bien qu'on a des profils protéiformes. Il y a un problème quant au parcours de certains délinquants qui dérivent vers ce genre d'actions, mais c'est difficile de dire que le risque zéro n'existe pas. Ce qui veut dire qu'il faut absolument donner les moyens aux services de renseignement de faire leur travail. Il faut maintenir Sentinelle parce que sans l'intervention de Sentinelle [à Marseille], on aurait pu imaginer d'autres personnes tuées. Ça, c'est le rôle de l'État. C'est pour cela que je pense que ce texte est équilibré et que, pour ma part, je suis prêt à le voter.
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