Le Conseil des ministres prononce la dissolution de l'association qui gérait la mosquée "radicale" de Lagny
Cette mosquée de Seine-et-Marne avait été fermée dans le cadre de l'état d'urgence.
Le Conseil des ministres a prononcé mercredi 4 mai, sur proposition du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, la dissolution de l'association qui gérait la mosquée "radicale" de Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne). Présentée par le ministère de l'Intérieur comme "un foyer d'idéologie radicale", cette mosquée avait été fermée le 2 décembre dans le cadre de l'état d'urgence.
Le Conseil d'Etat avait confirmé sa fermeture le 25 février, mais "l'Association des musulmans de Lagny-sur-Marne" qui la gérait avait bénéficié d'un sursis, avec la suspension de sa dissolution par le Conseil d'Etat pour un vice de procédure. La plus haute juridiction administrative ne s'était cependant pas prononcée sur le bien-fondé de cette mesure, qui doit faire l'objet d'une audience, sur le fond, "d'ici l'été".
Une perquisition après les attentats
Sans attendre, le gouvernement était revenu à la charge : le 1er avril, l'Association des musulmans de Lagny s'est vu notifier le lancement d'une nouvelle procédure de dissolution. Pour le ministère, outre "la promotion d'une idéologie radicale", cette association visait "à organiser le départ de combattants en zone irako-syrienne (...), notamment le départ d'individus de la mosquée de Lagny-sur-Marne qui rejoignaient l'Egypte auprès d'un imam radical".
La salle de prière de Lagny-sur-Marne avait été fermée après une vaste opération de police, première mesure de ce genre jamais prise pour motif de radicalisation. Bilan : un revolver, des documents sur le jihad et "un disque dur dissimulé" saisis, une madrasa (école coranique) clandestine découverte, 22 interdictions de sortie du territoire et neuf assignations à résidence "d'individus radicalisés" prononcées.
La direction de l'association, créée au printemps 2015 pour reprendre la mosquée, assure n'avoir rien à voir avec les dérives des deux précédentes équipes. Mohammed Ramdane, son président, a vu son domicile perquisitionné au lendemain des attentats du 13 novembre, mais n'a fait l'objet d'aucune poursuite ni d'assignation à résidence, tout comme le reste de son équipe, selon l'avocat de l'association, Karim Morand-Lahouazi.
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