Les locaux de militants écologistes perquisitionnés à quelques jours de la COP21
Certains membres de ces groupes se sont vus également frappés d'assignations à résidence.
Des militants écologistes dénoncent des opérations de police musclées, organisées du mardi 24 au jeudi 26 novembre. Des perquisitions administratives visant plusieurs collectifs alternatifs ont été menées dans plusieurs villes de France, certains membres de ces groupes se voyant également frappés d'assignations à résidence.
Ces décisions, prises à quelques jours de la COP21, ont été appliquées "au regard de la gravité de la menace terroriste sur le territoire national" et "des mesures particulières [qui] s’imposent pour assurer la sécurité de la conférence" sur le climat d'après des arrêtés consultés par Le Monde.
Balayette et assignations à résidence
D'après Mediapart, ces opérations ne se sont pas déroulées en douceur, notamment jeudi dans un squat d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). "Je leur ai dit que j’allais leur ouvrir, ils ont répondu que ce n’était pas la peine. Ils ont défoncé le portail, enlevé la porte et l’ont jetée dans le jardin", affirme une habitante. Un occupant du squat aurait été blessé par la "balayette" d'un policier et un autre arrêté. Des ordinateurs et des documents ont également été saisis. Il est reproché à ces militants de projeter de perturber la COP21.
Le même jour, deux militants ont été frappés d'assignations à résidence, notamment Joël Domenjoud, en charge de la "legal team", le service d'aide juridique de la coalition qui coordonne les manifestations des opposants à la COP21. Du coup, entre le 29 novembre et le 12 décembre, dates de la conférence, ils ont l'obligation de pointer trois fois par jour dans un commissariat, ne peuvent quitter leur domicile entre 6 heures et 20 heures, et ne peuvent quitter leur commune de résidence que sur autorisation préfectorale.
"Ils s’attendaient à quoi, des légumes piégés ?"
Des perquisitions ont également été menées, mardi, dans une ferme du Périgord, occupée par des maraîchers bio. A la recherche de "personnes, armes ou objets susceptibles d’être liés à des activités à caractère terroriste", les gendarmes ont "fait chou blanc", selon Bastamag, qui cite des occupants très agacés : "Ils s’attendaient à quoi, des légumes piégés ?", rit jaune une des maraîchères.
Les rassemblements prévus en marge de la COP21 inquiètent les autorités qui ont interdit tout rassemblement en Ile-de-France jusqu'au 30 novembre, empêchant l'organisation de la grande marche pour le climat. Mais cette annulation n'a pas empêché de nombreux collectifs écologistes d'envisager de se faire entendre. Comme l'explique Le Monde, l’événement "Marche mondiale pour le climat (appel à la désobéissance)" créé sur Facebook réunissait, vendredi, 4 700 participants.
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