13-Novembre : Jawad Bendaoud, le "logeur" d'Abaaoud, devrait échapper aux assises
Jawad Bendaoud sera renvoyé pour "recel de malfaiteurs terroristes", un délit passible d'une peine de six ans de prison.
Jawad Bendaoud devrait échapper aux assises. Le parquet de Paris a requis son renvoi en correctionnelle, estimant qu'il savait qu'il hébergeait des jihadistes du 13-Novembre mais qu'il n'avait pas connaissance de leur projet d'attaques futures, a appris l'AFP de sources concordantes, mercredi 12 juillet, confirmant une information du Figaro.
Si les juges d'instruction suivent les réquisitions du ministère public, Jawad Bendaoud sera renvoyé pour "recel de malfaiteurs terroristes", un délit passible d'une peine de six ans de prison puisqu'il se trouve en état de récidive, a précisé une source judiciaire.
"Il n'avait pas connaissance de leur projet de passer à l'acte"
Jawad Bendaoud avait fourni l'appartement de Saint-Denis où Abdelhamid Abaaoud, organisateur présumé des attaques du 13-Novembre, et un autre auteur des tueries s'étaient repliés. Interpellé dans la rue le 18 novembre 2015, au moment de l'assaut policier contre le logement, il avait été mis en examen six jours plus tard, notamment pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle en vue de commettre une action violente". Il avait été incarcéré à l'isolement à la maison d'arrêt de Villepinte (Seine-Saint-Denis).
"Au vu des éléments du dossier, il ne pouvait pas ignorer que les deux fugitifs étaient liés aux attentats du 13-Novembre", relève le ministère public dans ses réquisitions, d'après une source proche de l'enquête."Les médias diffusaient en boucle des informations faisant état de la fuite de certains protagonistes du 13-Novembre et il en avait forcément connaissance", a-t-elle ajouté. En revanche, pour le parquet, "les investigations n'ont pas permis d'établir qu'il avait connaissance de leur projet de passer à nouveau à l'acte".
Il clame son innocence
Depuis son arrestation, Jawad Bendaoud, délinquant multirécidiviste, ne cesse de clamer son innocence. "J'ai vu Abaaoud moins de dix minutes, vous croyez que je suis 'profiler' pour savoir ce qu'il a fait avant d'arriver chez moi?", écrivait-il aux magistrats en mars 2016, expliquant avoir "consommé de la coke et du shit en quantité" ce jour-là.
Au fil de l'instruction, certaines charges, laissant penser qu'il aurait pu avoir connaissance en amont des attentats du 13-Novembre, étaient tombées : un coup de téléphone qu'il avait reçu de Belgique dix jours avant les tueries s'était notamment révélé sans rapport avec l'enquête.
Un proche de Jawad Bendaoud, Mohamed Souma, et un frère d'Hasna Aïtboulahcen, la cousine d'Abaaoud qui avait trouvé le logement de Saint-Denis et est morte à ses côtés dans l'assaut des forces de l'ordre, devrait aussi échapper aux assises. Le parquet a également requis leur renvoi devant un tribunal correctionnel.
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