Attentat des Champs-Élysées : l'assaillant disposait d'une autorisation de port d'arme
L'individu qui a tenté de faire exploser son véhicule sur des gendarmes ce lundi était détenteur d'un permis de port d'arme, malgré son statut de fiché S depuis 2015. Une nouvelle qui pose des questions sur les conditions d'obtention de cette autorisation.
Adam Djaziri , le terroriste à l'origine de l'attentat survenu sur les Champs-Élysées ce lundi 19 juin, fréquentait depuis plusieurs années un club de tir sportif de l'Essonne. Malgré sa fiche S datant de 2015, l'individu a pu continuer à fréquenter ce stand de tir sans être inquiété par les autorités. Une nouvelle qui choque Thierry Coste, un représentant des détenteurs d'armes interrogé par France 2 : "Ce n'est pas aux associations de chasse ou de tir sportif de vérifier, mais à l'Etat. Nous, on met à disposition nos fichiers tout le temps. Il est alors simple de croiser les fichiers".
"Une décision difficile à prendre à un moment donné"
Selon des responsables de la fédération de tir, Adam Djaziri possédait neuf armes. Incompréhensible pour une partie de l'opposition. "Le système actuel ne peut plus être supporté ou accepté. On a identifié les individus qui sont dangereux, et on ne fait rien contre eux", déplore Eric Ciotti. "Dans la plupart des attentats [...], il y avait une connaissance préalable de ceux qui sont, hélas, passés à l'acte". Une fois fiché S, Adam Djaziri va pourtant faire l'objet de vérifications et des gendarmes vont se renseigner auprès de la fédération de tir. Malgré cela, il obtient en 2017 le renouvellement de son autorisation.
Le gouvernement l'admet : ce cas pose problème, mais il n'est pas question de remettre en cause le travail des services de renseignement. "Si l'on retire une autorisation à quelqu'un qui fait l'objet d'une surveillance ou qui est suivi, il va assez vite comprendre pourquoi on lui retire son autorisation", explique le Premier ministre, Edouard Philippe, au micro de BFMTV. "C'est une décision qui est difficile à prendre à un moment donné". Légalement, seuls une condamnation ou des antécédents psychiatriques entraînent automatiquement les préfectures à refuser de délivrer un permis de port d'arme.
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