L'enseignant décapité avait montré des caricatures et "demandé aux élèves musulmans de sortir" pour ne pas les choquer, selon un parent d'élève
"Il y avait beaucoup de tensions sur les réseaux sociaux", raconte ce père d'un élève de 13 ans qui se trouvait dans la classe de la victime, ajoutant que le professeur "n'avait pas voulu être condescendant ou manquer de respect".
Un professeur d'histoire de collège a été décapité vendredi 16 octobre dans l'après-midi à l'arme blanche à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) et son agresseur présumé est mort sous les balles tirées par la police à Eragny-sur-Oise, dans le Val d'Oise, a appris franceinfo de source policière.
>> Attaque d'un professeur à Conflans-Sainte-Honorine : suivez notre direct
Le professeur d'histoire, enseignant au collège du Bois d'Aulne, âgé de 47 ans, avait montré il y a une semaine pendant l'un de ses cours les caricatures de Mahomet à ses élèves, suscitant, selon les informations de franceinfo, une vive émotion au sein de l'établissement qui s'est répercuté dans la commune. Il avait fait l'objet de menaces après ce cours d'histoire.
Noredine, parent d'un élève de 13 ans qui se trouvait dans la classe de ce professeur, a indiqué à France Inter que "son fils était dans la classe le jour où le professeur les a fait sortir parce qu'ils étaient musulmans, parce qu'il devait montrer une caricature du prophète". "Apparemment, il n'a pas fait ça méchamment, explique Noredine. Il leur a dit : 'Je vais, je vais montrer une image. Je vous conseille de sortir pour pas être vexés, pour ne pas être choqués."
Mon fils m'a dit qu'il avait fait ça pour préserver les enfants, pour ne pas les vexer.
Noredine, parent d'élèveà France Inter
Selon Noredine, son fils a expliqué que l'enseignant "n'a pas voulu être condescendant ou manquer de respect. Il l'a vraiment dit aux enfants : 'Je n'ai pas envie que vous soyez choqués'". Peu après les faits, de nombreux parents d'élèves sont venus voir l'enseignant pour expliquer "qu'il avait fait une erreur, mais de rien du tout. Ça arrive à tout le monde". Après, souligne le parents d'élève, "il y avait beaucoup de tensions sur les réseaux sociaux".
Pourtant, détaille Noredine, rien ne laissait présager une telle horreur. "Moi en tant que musulman, je ne vais pas couper la tête à quelqu'un. Il peut insulter qui il veut. Ce sont les musulmans qui n'ont pas le droit de faire des caricatures. Les gens, sinon, font ce qu'ils veulent, ce n'est pas notre problème. C'est nous les croyants qui n'avons pas le droit de faire des caricatures".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.