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Renvoyés aux assises pour avoir poussé un vigile au suicide

Le juge d'instruction estime que l'agression dont la victime a été la cible peu de temps avant sa mort a causé un "choc émotif" qui l'a poussé à mettre fin à ses jours.

Article rédigé par franceinfo
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Le canal de l'Ourcq à Bobigny (Seine-Saint-Denis), où un vigile a été retrouvé noyé en mars 2010. (RIEGER BERTRAND / HEMIS.FR / AFP)

La décision pourrait faire jurisprudence. La cour d'appel de Paris examine mercredi 26 février le cas de quatre personnes soupçonnées d'avoir provoqué la mort d'un vigile par des "pressions psychologiques". Les suspects ont été renvoyés aux assises par un juge d'instruction de Bobigny (Seine-Saint-Denis), indique RTL.

Les faits remontent à mars 2010. Un vigile d'un magasin de bricolage de Bobigny est retrouvé mort noyé dans le canal de l'Ourcq. L'enquête révèle que quatre hommes l'avaient agressé un peu plus tôt pour une "banale histoire d'achat de pot de peinture et de pinceau, au moment où le magasin fermait ses portes", selon la radio.

"Il faudrait rouvrir le dossier de l'affaire Diana !"

Mis en examen et incarcérés pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner"les suspects sont finalement libérés, car les enquêteurs concluent que s'ils ont bien frappé le vigile, ils ne l'ont jamais poussé à l'eau. Mais le juge d'instruction de Bobigny a décidé de renvoyer les quatre accusés devant une cour d'assises. Il estime en effet que ceux-ci ont provoqué "une perturbation psychologique" et un "choc émotif" chez la victime, qui n'a eu d'autre solution que de se jeter à l'eau.

Une décision qui ne passe pas pour l'avocat de l'un des accusés. "C'est la victime elle-même qui a pris la décision de sauter dans le canal. Sinon, il faudra rouvrir le dossier de l'affaire Diana et ceux concernant les policiers qui ont poursuivi des jeunes gens jusque dans un transformateur électrique en 2005", a-t-il déclaré à RTL, ajoutant qu'"aucun précédent" de ce type n'existait.

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