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Rennes : les squatteurs quittent la maison de Maryvonne en dénonçant "une gigantesque arnaque politique"

Alors que la propriétaire doit reprendre possession des lieux lundi, les anciens occupants ont réinstallées des affiches aux fenêtres du pavillon avant de partir.

Article rédigé par Thomas Baïetto
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des affiches avaient été installées aux fenêtres de la maison de Maryvonne, le 8 mai 2015 à Rennes (Ille-et-Vilaine). (CITIZENSIDE / KÉVIN NIGLAUT / AFP)

Un dernier message avant leur départ. Des affiches ont refait leur apparition, lundi 1er juin, sur les fenêtres de la maison de Maryvonne, cette octogénaire de Rennes (Ille-et-Vilaine) dont l'habitation était occupée par des squatteurs, rapportent France Bleu Armorique et Ouest France. La justice a ordonné, vendredi 29 mai, leur expulsion sans délai et la vieille dame doit justement reprendre possession des lieux lundi, même si la vétusté de la maison devrait l'empêcher d'y habiter dans l'immédiat.

"Nous voulions interpeller le voisinage et les journalistes pour souligner que cette affaire est une gigantesque arnaque politique", explique Benji, l'un des anciens occupants, à francetv info. Il dénonce "ce buzz sur le fait que les squatteurs seraient protégés", alors que "nous sommes partis très vite". L'avocat de Maryvonne a saisi la justice début mai, 18 mois après le début de l'occupation.

"On se sert de cette affaire pour attaquer toutes les occupations"

Les squatteurs s'inquiètent, en outre, des deux propositions de loi élaborées par les députés Julien Aubert et Marc Le Fur (Républicains) qui proposent d'étendre la violation de domicile et de la punir plus sévèrement. Un délit qui n'a pas été retenu par la justice dans l'affaire Maryvonne puisqu'elle ne vivait plus dans son pavillon depuis plusieurs années lorsque les squatteurs sont arrivés en 2013.

"Ils se servent de cette affaire pour attaquer toutes les 'occupations', celles des squatteurs, celles des gens qui n'arrivent pas à payer leur loyer ou celles d'étudiants qui occupent l'université", estime Benji, qui redoute que ces mesures soient adoptées dans "l'indifférence" cet été sans que la gauche ne réagisse.

Un tag insultant sur le mur

Ces affiches ne sont pas le seul message laissé sur place. A l'intérieur, un graffiti sur le mur est adressé au fils de Maryvonne Thamin, qualifié de "gros facho". Un qualificatif justifié pour Benji par les manifestations de groupes d'extrême droite devant la maison.

Depuis leur départ, les squatteurs sont dans le flou. "Pour l'instant, il n'y a pas de solution, explique Benji. Cela change un peu la donne quand on n'a pas deux mois [le délai légal avant une expulsion, non retenu dans ce cas à cause de la vétusté du pavillon] pour retomber sur ses pattes". Lui-même a trouvé refuge chez des amis.

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