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RATP : la justice saisie pour harcèlement sexuel et moral

La direction de la RATP et le syndicat Sud ont saisi la justice. En cause, un scandale sexuel dénoncé par une lettre anonyme et accusant un ex-responsable syndical.
Article rédigé par franceinfo
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Selon ce courrier reçu par la direction de la RATP fin juin, un ex-syndicaliste de l'UNSA aurait profité de sa position pour exiger des prestations sexuelles en échange d'un soutien dans le déroulement de carrière d'agents, principalement féminins.

Surnommé "le Roi", ce secrétaire général de l'Unsa a été exclu, ainsi que son adjoint, des rangs du syndicat le 4 janvier dernier. “Cela faisait plusieurs années qu'on avait des soucis d'ordre syndical avec ce monsieur. Beaucoup de choses se disaient mais jamais personne n'était prêt à témoigner” explique Thierry Babec, secrétaire général de l'Unsa RATP. Avant d'ajouter: “Tout le monde se plaignait, mais personne n'osait rien faire. Ce monsieur était tout puissant, très soutenu par l'entreprise à tous niveaux”.

Autre destinataire de la lettre anonyme, le syndicat Sud-RATP, dont le secrétaire Olivier Cots affirme sans ambages que "le Roi' lui a proposé le 5 juin les services d'une prostituée. Et de citer le cas d'une mère de trois enfants contrainte d'accepter des relations sexuelles sous peine d'être poussée vers la porte de sortie.

Pour la CGT, la mise en plein jour d'une telle affaire est une bonne chose: “Au-delà du scandale sexuel, c'est tout un système qu'il faut condamner. C'était un système organisé qui a été mis en place qui faisait que les gens ne parlaient pas et que ce syndicaliste faisait pression” affirme Eric Nabet, porte-parole de la CGT-RATP.

Du côté de la direction, on affirme avoir transmis le courrier anonyme au parquet de Paris, lequel affirmait mercredi soir n'avoir encore rien reçu. Pour l'heure, une enquête interne à la RATP a été diligentée par l'inspection générale.

Le syndicat Sud RATP a pour sa part déposé plainte contre X avec constitution de partie civile pour proxénétisme, trafic d'influence, harcèlement moral et sexuel. Mais le parquet n'ayant pas reçu de plainte simple au préalable, cette plainte est pour l'heure irrecevable.

Xavier Renauld avec agences

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