Procès de Rachid Ramda : les poseurs de bombe témoignent
"Vous êtes en train de juger un innocent. A ma connaissance, il n'a rien à voir avec ce qui s'est passé en France". C'est ce que déclare Smaïn Aït Ali Belkacem, condamné à perpétuité pour être impliqué dans les attentats de 1995. Il est venu témoigner devant la cour aujourd'hui.
Mais dans une déclaration qu'il avait faite à la police, en 2000, il expliquait que le groupe de poseurs de bombe agissait avec l'aide financière des "frères de Grande-Bretagne", auxquels il avait lui-même téléphoné. Il y mentionnait alors un dénommé "Ilyes", un pseudonyme pour Rachid Ramda, alors en Angleterre, selon les enquêteurs.
Ali Belkacem explique maintenant qu'il avait fait ces dépositions sous la contrainte et que les policiers avaient menacé de mort sa famille en Algérie. Il affirme "n'avoir jamais téléphoné à l'Angleterre".
L'avocat général Delphine Dewailly piège alors le témoin :
"vous connaissiez tous les membres du réseau du GIA ?" - "Non" -
"Alors comment pouvez-vous dire que Ramda est innocent ?". Hésitant, il répond : "parce que dans mon programme il n'y était pas".
Impliqué aussi dans les attentats, l'Algérien Boualem Bensaïd, en prison à perpétuité, a quant à lui refusé de venir témoigner devant la cour. Motif : il ne connaîtrait pas Rachid Ramda.
L'accusation n'a cependant pas vraiment besoin de ces témoins car elle
dispose déjà d'éléments matériels contre Rachid Ramda. Il animait à Londres un bulletin d'un organe officieux du GIA, des documents ont été retrouvés chez lui. Les enquêteurs ont aussi retrouvé son empreinte digitale sur un bordereau envoyé à Boulaem Bensaïd.
Il encourt la prison à perpétuité, à l'issue d'un procès qui doit s'achever le 26 octobre.
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