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Poursuivis en diffamation par le cinéaste Ladj Ly, "Causeur" et "Valeurs actuelles" relaxés

L'avocate du réalisateur des "Misérables" a annoncé que son client allait faire appel, dans cette affaire qui remonte à 2019. Les deux magazines avaient écrit que Ladj Ly avait fait de la prison pour complicité de meurtre, en commettant une erreur sur le qualificatif.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le cinéaste Ladj Ly lors de son arrivée au festival Lumière de Lyon, le 10 octobre 2020. (NICOLAS LIPONNE / HANS LUCAS VIA AFP)

Les magazines Causeur et Valeurs actuelles, poursuivis en diffamation pour des articles sur une condamnation pénale du cinéaste Ladj Ly, ont été relaxés à Paris, mercredi 13 avril. L'avocate du réalisateur des Misérables, Julia Minkowski, a annoncé que son client avait l'intention de faire appel.

L'affaire remonte au 17 décembre 2019, quelques jours avant la cérémonie des Oscars pour laquelle le film de Ladj Ly, prix du jury au Festival de Cannes et succès en salles, avait été sélectionné pour représenter la France. Ce jour-là, Causeur.fr publiait un article, repris par l'hebdo ultraconservateur Valeurs actuelles, intitulé : "Ladj Ly a fait de la prison pour complicité de tentative de meurtre". Ce dernier avait alors porté plainte pour "diffamation" et "diffamation raciale".

Ladj Ly a été condamné en 2011 à trois ans de prison ferme pour "enlèvement et séquestration" et "non-complicité de tentative de meurtre", pour une expédition punitive menée en janvier 2009 avec deux hommes, une affaire dans laquelle il a toujours clamé son innocence. L'enquête a démontré qu'il n'avait pas participé aux violences contre la victime. En 2012, la cour d'appel a ramené la peine à trois ans de prison dont un avec sursis, purgée par Ladj Ly.

Le réalisateur va faire appel

Dans son jugement mercredi, le tribunal a écarté les poursuites pour diffamation à raison de l'appartenance réelle ou supposée à une religion, comprise dans la plainte de l'artiste. Pour le reste, la chambre de la presse a considéré qu'une partie des propos étaient bien diffamatoires et souligné que l'article comportait une "erreur". Elle a néanmoins estimé que les prévenus devaient être relaxés car la journaliste, auteure de l'article, bénéficiait d'une "base factuelle suffisante", à savoir les décisions de justice.

Selon la décision, "le caractère visiblement complexe du déroulement des faits et le mode de narration choisi par le tribunal correctionnel [dans son jugement] étaient de nature à entraîner une certaine confusion dans le rôle de chacun". Ainsi, et "s'il est certain que Ladj Ly n'a pas été condamné pour tentative de meurtre, cette erreur, circonscrite à la seule qualification des faits (...) et commise par une non-juriste, ne peut suffire à ôter sa pertinence à la base factuelle".

Lors de l'audience le 4 février, elle avait critiqué des "informations gravement diffamatoires" et dénoncé "la malveillance" et "la mauvaise foi extraordinaire" de l'article. "Causeur est un journal d'opinion pas d'investigation", avait répliqué l'avocat du magazine, Rodolphe Bosselut, tout en admettant une "erreur de qualification". Il avait aussi fait valoir que l'article avait été rectifié le lendemain de sa publication. "On est évidemment très satisfait de la décision rendue", a-t-il déclaré mercredi.

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