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Policière municipale attaquée : un assaillant radicalisé et atteint de troubles psychiatriques

Le suspect, un Français de 39 ans, avait purgé une peine d'emprisonnement pour vol à main armée en récidive et séquestration entre 2015 et mars 2021.

Article rédigé par franceinfo
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La Chapelle-sur-Erdre a été bouclée plusieurs heures après l'agression d'une policière municipale par un homme qui l'a poignardée. (ANNE HELENE DORISON / MAXPPP)

L'auteur d'une attaque au couteau dans les locaux de la police municipale de La Chapelle-sur-Erdre, en Loire-Atlantique, a grièvement blessé une agente d'une cinquantaine d'années, a appris franceinfo auprès d'une source de gendarmerie. L'homme a également séquestré une jeune femme pendant 2h30 lors de sa cavale, a annoncé le procureur de la République de Nantes, Pierre Sennès. Le magistrat a également indiqué que l'assaillant, décédé à l'issue d'un échange de tirs avec les gendarmes, avait avant sa cavale agressé un autre policier dans les locaux de la police municipale, lui portant un coup de couteau, bloqué par son gilet pare-balles.

Un Français habitant à La Chapelle-sur-Erdre

Le suspect avait 39 ans, selon une source de gendarmerie. "Cet individu est Français né en France", a précisé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, dépêché sur place. Selon le maire de La Chapelle-sur-Erdre, Fabien Roussel, lors d'un point presse, l'auteur présumé des faits habitait la ville de 20 000 habitants. L'élu a ajouté que l'homme "n'était pas connu" de la police municipale ni de la mairie et estime que c'est pour cela qu'il a pu entrer dans les locaux de la police municipale sans problème.

Connu pour des faits de droit commun

Cet homme était connu de la justice, mais uniquement pour des faits de droit commun et n'avait jamais été condamné pour terrorisme, comme le ministre de l'Intérieur a tenu à le préciser lors de son point presse vendredi en début d'après-midi. Gérald Darmanin a aussi estimé que l'homme "voulait agresser des gendarmes", il était d'ailleurs connu pour des violences envers des forces de l'ordre, selon une source de gendarmerie.

L'individu a été écroué le 9 mars 2013 pour vol à main armée en récidive et séquestration, selon une source de gendarmerie. Il a tenté de s'évader une dizaine de jours plus tard et, à cette occasion, a commis des dégradations et a blessé des agents, il a donc à nouveau été condamné. Selon une source proche, l'homme a purgé une peine de huit ans d'emprisonnement prononcé en 2015 et a été libéré le 22 mars 2021 en fin de peine. "L'auteur de ces faits, je tiens à le dire, avait purgé sa peine, qui n'a pas été aménagée", a précisé Eric Dupond-Moretti, le ministre de la Justice.

Radicalisé en prison et schizophrène

L'homme a un profil hybride, à la fois radicalisé et schrizophrène. Pendant sa détention, en 2016, "il avait été signalé pour sa pratique rigoriste de l'islam, pour radicalisation, il était inscrit au fichier des signalements de la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT)", a confirmé Gérald Darmanin. Selon une source proche de l'enquête, l'homme se radicalise quand il décompense.

Il "était reconnu, diagnostiqué comme schizophrène sévère, il avait un traitement médical. Il a été placé dès sa sortie de prison dans un appartement suivi par une association spécialisée afin de l'aider dans son suivi sanitaire", a ajouté le ministre.

Le juge d'application des peines a mis en œuvre une injonction de soins. Il a reçu le suspect le 30 mars, le 30 avril et le 14 mai. La prochaine date était fixée au 8 juin. "Cet individu participait activement au suivi judiciaire et aux obligations prescrites et suivait scrupuleusement les soins imposés", a souligné le procureur de la République de Nantes."Le suivi post-peine par le juge d'application des peines et le service pénitentiaire d'insertion et de probation me paraît tout à fait satisfaisant."

"Des questions restent en suspens", a précisé le procureur de Nantes. Tout d'abord, si les faits "ont été commis dans un contexte de radicalisation, s'ils ont susceptibles de recevoir une qualification pénale en lien avec le terrorisme et si, par voie de conséquence, le procureur antiterroriste de Paris doit retenir sa compétence pour suivre cette enquête".

Le parquet de Nantes reste en "contact étroit" avec le PNAT, et "tous les éléments importants de l'enquête" lui sont communiqués, a précisé Pierre Senès. En attendant le parquet de Nantes continue à diriger l'enquête, mais "la situation est susceptible d'évoluer en fonction des éléments d'enquête et d'une analyse du procureur antiterroriste".

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