Cet article date de plus de trois ans.

Vidéo Camélia Jordana accuse les policiers de "massacrer" des personnes à cause de leur couleur de peau, Christophe Castaner condamne fermement

La chanteuse et comédienne a fait cette déclaration, hier soir, dans "On n'est pas couché" sur France 2. Puis elle a invité le ministre de l'Intérieur à débattre, après qu'il a estimé que "ces propos mensongers et honteux alimentent la haine et la violence"

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La chanteuse et comédienne Camélia Jordana, le 21 mai 2019 lors du Festival de Cannes (Alpes-Maritimes). (LAURENT VU / HAEDRICH JEAN-MARC / SIPA)

Nouvelle polémique au sujet des violences policières. Christophe Castaner a jugé dimanche 24 mai "mensongers et honteux" des propos de la chanteuse et comédienne Camélia Jordana, qui a accusé les policiers de "massacrer" des hommes et femmes pour leur couleur de peau. Le syndicat Alliance a de son côté annoncé saisir le procureur de la République.

"Non, madame, 'les hommes et les femmes qui vont travailler tous les matins en banlieue' ne se font pas 'massacrer pour nulle autre raison que leur couleur de peau', ces propos mensongers et honteux alimentent la haine et la violence. Ils appellent une condamnation sans réserve", a tweeté le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner.

"Je ne me sens pas en sécurité face à un flic en France"

"Je parle des hommes et des femmes qui vont travailler tous les matins en banlieue et qui se font massacrer pour nulle autre raison que leur couleur de peau, c'est un fait", avait déclaré Camélia Jordana la veille soir dans l'émission "On n'est pas couché" sur France 2. "Il y a des milliers de personnes qui ne se sentent pas en sécurité face à un flic, et j'en fais partie. Aujourd'hui j'ai les cheveux défrisés, quand j'ai les cheveux frisés, je ne me sens pas en sécurité face à un flic en France. Vraiment. Vraiment", a-t-elle ajouté.

Le syndicat de police Alliance a dénoncé dimanche des "accusations inadmissibles envers les policiers (racisme, meurtres...)", dans un communiqué où il dit saisir le procureur de la République et demande au ministre de l'Intérieur d'en faire de même. 

Le Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN) a pour sa part pointé du doigt sur Twitter un "témoignage consternant d'une 'nouvelle star de la bêtise' qui démontre en deux minutes la pauvreté de sa pensée, accompagnée d'arguments scandaleux et calomnieux, le tout sur le service public".

Une invitation à débattre

En réaction à ces propos, Camélia Jordana a proposé, dans la nuit de dimanche à lundi, sur son compte Twitter, à Christophe Castaner, de "débattre en direct sur le plateau de son choix", "épatée par toutes ces réactions, enthousiaste par la réouverture du débat public". Elle a également annoncé qu'elle ne réagirait pas dans les médias à ce sujet.

Les déclarations de l'artiste interviennent alors qu'à la fin du mois d'avril, une enquête pour injures à caractère raciste et violences par personne dépositaire de l'autorité publique a été ouverte à l'encontre de deux policiers, qui ont notamment traité de "bicot" un homme soupçonné de vol. Quelques jours après, de nombreuses personnalités, universitaires et partis politiques de gauche avaient signé une pétition rédigée par SOS Racisme réclamant l'ouverture du "chantier de la lutte contre le racisme au sein de la police et la gendarmerie". En France, les statistiques ethniques strictement contrôlées ne permettent pas de "prouver" si des violences policières sont à caractère racial.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.