Essonne : un deuxième jeune porte plainte après une violente interpellation à Athis-Mons
Un ami de Mahedine Tazamoucht, qui a témoigné mardi sur franceinfo à propos de son interpellation violente début mai, a décidé lui aussi de porter plainte vendredi auprès du parquet d'Évry pour "violences aggravées".
Une deuxième plainte a été déposée vendredi 20 mai au parquet d'Évry par l'un des trois jeunes interpellés début mai en Essonne, à Athis-Mons, a appris franceinfo samedi auprès de l'avocat du plaignant, maître Arié Alimi. Il s'agit d'un ami de Mahedine Tazamoucht, qui avait témoigné et révélé les faits auprès de franceinfo dès le 17 mai. Cette deuxième plainte a été déposée du chef de "violences aggravées ayant entraîné une incapacité de travail indéterminée à ce jour, commises par des personnes dépositaires de l'autorité publique dans le cadre de leur fonctions, en réunion et avec usage d'arme".
Dans la nuit du 9 au 10 mai, Mahedine Tazamoucht a passé la soirée avec deux copains, dont le nouveau plaignant, Elyes M., à écouter de la musique et à boire des verres dans la voiture de l'un d'eux sur un parking à deux pas de son domicile. Il rentre chez lui vers 3 heures du matin mais, ne trouvant pas ses clefs, revient à la voiture. Entre temps, trois policiers sont arrivés et ont contrôlé ses amis. Mahedine cherche son trousseau sous le siège arrière quand intervient, selon lui, la première salve de violences. Les fonctionnaires le menottent au sol, lui ôtent ses chaussures et pulvérisent du gaz lacrymogène sur son visage, sans lui avoir signifié de contrôle, selon son témoignage.
"Plusieurs coups" de pied et de poing
C'est à ce moment-là qu'Elyes M., âgé de 22 ans, affirme être intervenu. Dans sa plainte, que franceinfo a pu consulter, il explique avoir "invectivé oralement les fonctionnaires de police des raisons de ce déchainement de violence à l'encontre de son ami", précisant "qu'aucun acte de violences ou de menaces" n'avait été porté à l'encontre des policiers qui ont pourtant appelé du renfort. Elyes M. dénonce l'emploi à son encontre de gaz lacrymogène et explique avoir été mis au sol par les agents de la BAC arrivés en renfort, "estimés à une douzaine". "Tombé au sol, Monsieur Elyes M. recevait plusieurs coups de pied par les fonctionnaires de la BAC", détaille la plainte. Le jeune homme reçoit aussi des coups de poing au visage, une fois menotté, affirme-t-il.
Emmené au commissariat de Juvisy-sur-Orge, il a été placé en cellule, puis emmené à l'hôpital de Corbeil-Essonnes, où un premier certificat médical "de coups et blessures lui attribue une incapacité totale de travail (ITT) de deux jours". Une semaine après sa sortie de garde à vue, le 17 mai, un psychiatre lui octroie une ITT de dix jours sous réserve d'aggravation, dans le cadre "de stress post-traumatique". Toujours selon la plainte, Elyes M. affirme avoir entendu les "hurlements" de Mahedine ce soir-là au commissariat de Juvisy-sur-Orge. L'IGPN a été saisie dans le cadre de cette affaire.
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