Radicalisation : les associations et clubs sportifs dans les radars du renseignement
Comment sécuriser le mouvement sportif face au risque de radicalisation ? C'est le thème d'un colloque organisé jeudi par la région Ile-de-France. Depuis plusieurs années, la sphère du renseignement observe avec intérêt les associations et clubs sportifs.
Un colloque organisé jeudi 30 novembre par la région Ile-de-France tire la sonnette d'alarme sur un phénomène inquiétant. Depuis près de 10 ans, mais particulièrement depuis la vague de départs de jihadistes français vers la Syrie, la sphère du renseignement observe avec intérêt les associations et clubs sportifs, parfois la cible de prise en main par des individus qui allient radicalisation et activité sportive.
Des clubs plus ou moins visés selon le sport
Selon un cadre du renseignement interrogé par franceinfo, la carte des clubs à risque, ou connus du renseignement, se calque sur celle du radicalisme : Paris, Strasbourg, Lille, Marseille ou Caen, les grandes agglomérations et leurs banlieues. Après le Service central du renseignement territorial, l’UCLAT (l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste) a très récemment produit un rapport détaillé sur le sujet. Pour le renseignement, les clubs à risque sont en priorité les salles où se pratiquent les sports dits "virils", la musculation, les arts martiaux et les sports de combats comme la boxe thaï ou le très violent MMA. Des sports dits "utiles" pour certains recruteurs car ils représentent une forme de préparation au combat, voire au jihad. Autres sports surveillé par le renseignement, le football et le foot en salle qui a connu un boom dans les banlieues.
Les 15-25 ans plus fragiles
La cible principale, ce sont les 15-25 ans, des jeunes gens sensibles à l’autorité des coaches, accrochés à un discours et une discipline tenus en milieu clos, loin du regard des instances sportives, associations ou mairies. Pour la police, le traitement des signalements pour radicalisme en milieu sportif est compliqué. Prières dans les vestiaires, refus de la mixité, rupture avec la laïcité... un simple "Allahou akbar" crié lors d’une victoire peut aboutir à un signalement, sans que cela ne caractérise quoi que ce soit.
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