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Qui est Mireille Ballestrazzi, la nouvelle patronne de la PJ ?

Déjà présidente d'Interpol, elle remplace l'actuel patron de la direction centrale de la police judiciaire, qui part à la retraite à la fin de l'année.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Mireille Ballestrazzi, alors présidente d'Interpol, s'exprime lors d'un forum organisé le 8 juillet 2013 à Lyon (Rhône). (PHILIPPE DESMAZES / AFP)

Pour la deuxième fois de leur histoire, les 5 300 policiers de la police judiciaire seront dirigés par une femme. Mireille Ballestrazzi, 59 ans, a été nommée, mercredi 11 décembre, à la tête la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) en remplacement de Christian Lothion, qui part à la retraite à la fin de l'année. Cette nomination intervient au moment où le patron de la PJ parisienne, Christian Flaesch, est remplacé pour "faute de déontologie"

Francetv info se penche sur le parcours de la nouvelle femme forte de la police.

Trente-huit ans d'expérience à tous les échelons

Commissaire depuis 1975, Mireille Ballestrazzi est l'une des premières femmes ayant exercé de hautes responsabilités dans la police en France, alors que le concours des commissaires s'ouvrait à peine aux femmes. Elles étaient très minoritaires à leur école de Saint-Cyr-au-Mont-d'Or, près de Lyon, où elle a fait ses études. Cette arrivée de femmes dans la hiérarchie a parfois suscité des sarcasmes et des railleries, comme elle l'a raconté en 1999 dans son autobiographie.

Spécialiste de police judiciaire, Mireille Bellestrazzi a rapidement dirigé des services prestigieux. Elle a notamment été à la tête d'un groupe de répression du banditisme à Bordeaux (1978), puis au service régional de Corse durant l'une des périodes les plus agitées de l'île (1993). Elle a aussi commandé le service de la PJ en charge de la répression de la délinquance économique et financière.

A la tête de l'Office central pour la répression des vols d'œuvres et objets d'art, Mireille Ballestrazzi s'est rendue célèbre en 1987 jusqu'au Japon : elle avait retrouvé dans ce pays quatre tableaux de Jean-Baptiste Corot dérobés à Semur-en-Auxois (Côte-d'Or). En 1990, elle avait aussi retrouvé neuf toiles impressionnistes dont le fameux Impression soleil levant, de Monet. Ces œuvres avaient été volées au musée Marmottan, à Paris, et retrouvées en Corse.

D'Interpol à la DCPJ

Le début des années 2010 est synonyme d'ascension fulgurante pour Mireille Ballestrazzi. En 2010, elle devient numéro deux de la DCPJ, avant d'être élue le 8 novembre 2012 à la tête d'Interpol. Elle devient alors la première femme à présider cette organisation internationale de coopération policière connue dans le monde entier. Elle cumulait cette fonction avec son poste à la PJ française et avait aménagé, non sans mal, son emploi du temps en conséquence.

En devenant numéro 1 de la PJ, elle accède à un poste très sensible. La DCPJ regroupe en effet, à Paris, les neuf services centraux en charge du crime organisé, affaires financières défrayant la chronique ou lutte contre le trafic international de stupéfiants. S'ajoutent les douze services territoriaux implantés dans les régions françaises.

Dans sa feuille de route donnée en septembre aux forces de l'ordre, Manuel Valls avait demandé que "100 ans après la création des Brigades du Tigre", la police judiciaire "ouvre une nouvelle page de son histoire". Un chantier a ainsi été engagé pour la dépoussiérer et le recentrer davantage sur les zones de sécurité prioritaires.

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