Policier incarcéré à Marseille : Laurent Nuñez appelle ses troupes à "mesurer" la portée de leurs actions
Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a demandé à chacun de ses fonctionnaires de "mesurer le tort qu'il ferait s'il s'aventurait à délaisser le service des autres", dans une lettre envoyée mercredi 26 juillet à ses agents, alors qu'un mouvement de protestation est en cours dans la police nationale.
"Vous savez que je répondrai toujours présent pour votre défense. Je considère ce rôle comme une obligation, comme un honneur même, à la hauteur de l'exigence de votre mission. Cela implique évidemment des attentes de ma part", a-t-il écrit dans une lettre que l'AFP a pu consulter mercredi.
"Comme vous, je ne conçois ainsi pas que nous ne répondions pas collectivement présents pour protéger, chaque jour et chaque nuit, les habitants de l'agglomération (...). C'est dans cet esprit que j'appelle chacune et chacun d'entre vous à mesurer le tort qu'il ferait s'il s'aventurait à délaisser le service des autres, fondement du respect et de l'admiration que l'immense majorité de nos concitoyens vous porte", a-t-il poursuivi.
Gronde des policiers marseillais
De nombreux policiers dans plusieurs régions de France se mettent en code "562", synonyme de service minimum, voire en arrêt maladie, pour protester contre l'incarcération à Marseille de l'un de leurs collègues, sous le coup d'une enquête sur des violences policières.
Un homme de 21 ans aurait été roué de coups par plusieurs policiers dans la nuit du 1er au 2 juillet, lors des émeutes qui ont embrasé le pays après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre.
Le directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux, a souhaité la libération du policier, estimant qu'"avant un éventuel procès, un policier n'a pas sa place en prison, même s'il a pu commettre des fautes ou des erreurs graves dans le cadre de son travail". Des propos qui ont provoqué une vague d'indignation chez les magistrats et dans la classe politique.
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