Fréjus : "Il faut donc des renforts permanents", estime David Rachline après une nuit de violences urbaines dans sa commune
Des agents de police ont été blessés et près d'une dizaine de commerces ont été dégradés cette nuit à Fréjus.
Des violences urbaines ont éclaté dans la nuit de samedi 8 mai à dimanche dans le quartier de La Gabelle à Fréjus, confirme le maire de la commune varoise David Rachline à franceinfo. Deux agents de la police nationale et un agent de la police municipale ont aussi été blessés.
franceinfo : Que s'est-il passé la nuit dernière dans le quartier de la Gabelle ?
David Rachline : Des policiers nationaux et municipaux se sont fait prendre à partie d'abord par une quarantaine de voyous, puis ensuite une centaine. Des véhicules de la police ont été dégradés, l'un d'entre eux a été incendié. Nous avons 3 blessés, 2 agents de la police nationale et un agent de la police municipale. Des commerces ont été abîmés et pour certains d'entre eux saccagés, 4 à ma connaissance.
Le quartier est-il habituellement calme ?
Ce sont des violences qui ont lieu maintenant régulièrement. Je pense que c'est lié à l'intervention de la police dans le domaine du trafic de stupéfiants en particulier, mais pas seulement puisque des caméras de surveillance ont été dégradées. La police est régulièrement attaquée. Et les jeunes [à l'origine des violences] qui sont une infime minorité, soyons clairs, entre 50 et 100, pourrissent la vie des habitants de ce quartier.
Qui sont les fauteurs de troubles ?
Des voyous que l'on connaît bien, que l'on a l'habitude de traiter d'un point de vue policier mais qui ne sont jamais condamnés par la justice. Il y a même, la semaine dernière, un jeune qui a été pris avec 10 kg de cannabis et qui est tranquillement chez lui avec un bracelet électronique et la réponse pénale ne m'apparaît évidemment pas du tout adaptée. Dans ces conditions, le chaos va continuer à s'étendre.
Que faut-il faire ? Quelles sont les solutions ?
L'État est complètement dépassé par les événements en termes de moyens policiers sur le terrain et complètement démissionnaire dans le domaine de la réponse pénale. La dernière fois que j'ai interpellé monsieur le ministre de l'Intérieur, les renforts sont venus pour une durée de 40h, ce qui est largement insuffisant. Il faut donc des renforts permanents jusqu'à ce que cessent ces affrontements et encore une fois une réponse pénale adaptée. Enfin, il faut que le législateur s'en saisisse et pour cela je crois qu'il faudra que des élections interviennent. Donc, avant l'année prochaine, je crains qu'on ne puisse pas beaucoup avancer sur le sujet.
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