Cet article date de plus de quatre ans.

Attaque à la préfecture de police de Paris : ce que dit le rapport de la directrice du renseignement sur Mickaël Harpon

Nos confrères de France Inter ont pu consulter le rapport qui confirme qu'"aucune difficulté professionnelle ou relationnelle" n'avait été constatée chez Mickaël Harpon.

Article rédigé par franceinfo - avec France Inter
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le quartier de la préfecture de Paris bouclé après l'attaque au couteau du 3 octobre 2019. (BERTRAND GUAY / AFP)

Un rapport administratif de quatre pages qu'a pu consulter dimanche 6 octobre France Inter révèle qu'aucun signe préoccupant de radicalisation n'apparaît dans le dossier de Mickaël Harpon, l'auteur de la tuerie à la préfecture de police de Paris, comme l'a expliqué dimanche 6 octobre le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner. 

La directrice de la DRPP, direction du renseignement de la préfecture de police, Françoise Bilancini, rapporte dans ce document les paroles de Mickaël Harpon en 2015, lorsqu'il se félicitait de l'attaque de Charlie Hebdo : "C'est bien fait", disait-il.

La conversion à l'Islam de Mickaël Harpon était connue

Françoise Bilancini note qu'en 2015, il a bien fait "l'objet de discussions entre membres de son service sur une éventuelle radicalisation. Que ces éléments ont été portés verbalement à la connaissance de la hiérarchie intermédiaire, qu'ils n'ont pas donné lieu à des rapports écrits et qu'en tout cas, ils n'ont pas été portés au dossier administratif." 

Un major et un commandant ont été mis au courant de sa conversion à l'Islam. Mickaël Harpon ne serrait plus les mains des femmes, même si selon d'autres témoignages internes, il continuait à embrasser ses collègues féminines. Dans tous les cas, cela ne donnera jamais lieu à des notes écrites. 

Un service "presque familial"

Le major et le commandant ont expliqué qu'ils avaient pris régulièrement "des nouvelles" de Mickaël Harpon et qu'on leur répondait à chaque fois qu'il n'y avait "aucun souci" au sein du service de maintenance informatique. Un service qui fonctionnait sur un "mode presque familial" dans lequel l'agresseur de la préfecture était "intégré malgré un handicap lié à une surdité qui s'aggravait avec l'âge", écrit la directrice de la DRPP.

Françoise Bilancini rapporte également qu'en février 2019, Mickaël Harpon avait pour la première fois fait part de "préoccupations personnelles en terme d'évolution de carrière" liées à son handicap et au sentiment de "ne pas progresser dans sa carrière". Ses supérieurs avaient relevé que l'agent administratif nourrissait quelques frustrations et le service RH l'avait pris en compte. 

Le rapport confirme donc les propos tenus par Christophe Castaner, sur le fait qu'aucun signe inquiétant n'avait été porté au dossier administratif de Mickaël Harpon. L'opposition demande toujours la démission du ministre de l'Intérieur depuis jeudi.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.