Des groupes de jeunes ont-ils voulu profiter de la confusionsuite à l'accident ferroviaire de Bretigny-sur-Orge ? Oui, d'après une déléguéedu syndicat de policiers Alliance : il s'agissait d'un "groupe de jeunes quisemblent porter secours (...) mais qui auraient eu en fait l'intention de dépouillerles victimes et notamment les premiers cadavres ". Une version égalementrelayée par Le Point, qui cite le rapport d'une compagnie de CRS dépêchée aux abordsde la gare francilienne. Deux éléments qui ont beaucoup alimenté la rumeur cesderniers jours sur les réseaux sociaux... au point que Nathalie Kosciusko-Morizetexprime ce vendredi son "sentiment de dégoût et d'une formed'horreur " avant de réclamer des explications au gouvernement. "Si legouvernement a essayé de camoufler ça, oui c'est un problème ", a lancé la députéeUMP de l'Essonne et candidate à la mairie de Paris.Mais d'après nos informations, aucun élément ne confirme cesscènes de pillageToutes les victimes et témoins directs de l'accidentdémentent l'information. Y compris ceux qui se trouvaient à l'intérieur dupérimètre de sécurité mis en place autour de la gare. Vol d'un téléphone portable"J'ai contacté personnellement les collègues présents àBrétigny le soir du drame avant l'arrivée des CRS pour vérifier cette rumeur ,explique à France Info la commissaire d'un district voisin, aucun n'a parlé descènes de pillage. Il y a bien eu des caillassages et des tensions aux abordsde la gare, ce qui est inacceptable, mais pas de pillages ".De fait, quatre jeunes ont été interpellés puis libérésdimanche dernier pour avoir participé à une bousculade lors de laquelle unurgentiste s'est fait dérober son téléphone portable.Le parquet d'Évry a, pour l'instant, recensé quatre plaintes pour des faits de vol : "Une enquête distincte est diligentée sur la commission de faits de vol, commis lors de l'évacuation des blessés par la Sûreté départementale de l'Essonne ", outre celle d'un médecin urgentiste victime du vol de son portable.Combien d'objets disparus ? Impossible de le savoirDepuis l'accident, une cellule de la SNCF est chargée derendre aux usagers du train Téoz 3657 les effets personnels que certains ontabandonné dans les wagons. Ces objets ont été centralisés à la gared'Austerlitz à Paris.Dès mardi dernier, la SNCF a commencé àrendre ces bagages et effets personnels aux victimes de l'accidentmais il est encore trop tôt pour faire un état exact des biens perdus lors del'accident. De plus, certaines victimes expliquent que dans la confusion, ellesont parfois emporté des objets, comme des téléphones, qui ne leurappartenaient pas."En finir avec ce fantasme "Pour tenter d'en savoir plus, une enquête a été lancée auniveau départemental sur le maintien de l'ordre aux abords de la gare. Mais enattendant ses conclusions, certains syndicats de police interpellent cevendredi le Directeur Général de la Police Nationale :"ces allégationsparticipent indéniablement à jeter le trouble sur l'action policière, certainsrelèvent implicitement une sorte de passivité, (...) nous sollicitons une mise aupoint (...) qui puisse préciser les conditions d'interventions des secours et laréalité", explique Nicolas Comte."Il faut pouvoir en finir aveccette polémique, ce fantasme et cette récupération politique ", conclut le responsabledu syndicat Unité SGP Police.