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Pas-de-Calais : un an après, le beau-père "modèle" avoue le meurtre du jeune Antoine

Marc Demeulemeester a reconnu les faits, mardi, et permis aux enquêteurs de retrouver le corps de l'adolescent dans un canal.

Article rédigé par Yann Thompson
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Marc Demeulemeester, beau-père d'Antoine Dupont, participe à une battue, le 11 avril 2015, à Gonnehem (Pas-de-Calais). (MAXPPP)

Un an de mensonges. Le beau-père d'Antoine, porté disparu depuis janvier 2015, a avoué, mardi 2 mars, l'assassinat de l'adolescent de 15 ans. Sur les indications du suspect, longtemps impliqué dans les opérations de recherche, la police a repêché le corps du garçon, mercredi, dans un canal de Beuvry (Pas-de-Calais).

Dans quelles conditions Antoine a-t-il disparu ?

Le 28 janvier 2015, en début d'après-midi, Antoine Dupont quitte le domicile familial, à Gonnehem, au nord de Béthune (Pas-de-Calais). L'adolescent, originaire de La Réunion, mesurant 1,75 m pour 55 kilos, est vêtu d'une veste et d'un pantalon bleu clair, et porte un sac à dos gris clair.

Très vite, des opérations de recherche démarrent. Des plongeurs sondent les points d'eau du secteur pendant quatre jours, des battues avec chiens sont organisées et un hélicoptère survole le secteur, en vain. L'avis de recherche ne porte pas non plus ses fruits, pas plus que les diverses auditions, dont celle du beau-père, dernière personne à avoir vu l'enfant. Malgré la création d'une cellule spéciale de la gendarmerie, l'enquête patine, n'écartant aucune piste (fugue, enlèvement, accident...).

Extrait d'un avis de recherche d'Antoine Dupont. (FRANCE 3 NORD-PAS-DE-CALAIS)

Quel rôle le beau-père a-t-il joué ?

Marc Demeulemeester joue un rôle important dans la campagne de recherches, qu'il contribue à organiser, en désignant notamment des "chefs d'équipes". Il est aussi bien au contact des gendarmes que des médias. Joint par France 3 Nord-Pas-de-Calais, en février 2015, il décrit un adolescent "ordinaire", qui n'est pas en conflit avec ses parents, qui a des copains, des sorties, aucun problème particulier à l'école.

En avril, à l'occasion d'une nouvelle battue avec 250 volontaires, le beau-père accorde un entretien de cinq minutes à France 3 Nord-Pas-de-Calais"Tous les jours, on essaye de trouver quelque chose", assure-t-il alors, espérant trouver "un indice" lors de la battue. "Au jour d'aujourd'hui, on n'a vraiment rien et on ne peut pas rester dans cet état-là."

Sur France 2, le même jour, Marc Demeulemeester va jusqu'à espérer que l'enfant "est pas loin et en bonne santé" et "qu'il nous voit, qu'il va comprendre que maintenant il faut quand même qu'il rentre".

Comment a-t-il fini par avouer ?

Les aveux du beau-père d'Antoine Dupont sont intervenus lors d'une audition par la gendarmerie, qui avait décidé de reprendre l'enquête depuis le début. "Il a avoué avec force détails l'avoir tué, selon le procureur, cité par La Voix du NordIl l'a étranglé avec un fil de fer dans son sommeil." "Le motif qu'il allègue doit être vérifié, comme dans toutes les histoires familiales", ajoute le parquet.

Dans la foulée, le beau-père a indiqué aux enquêteurs la localisation du corps de l'enfant, dans le canal d'Aire, à quelques kilomètres du lieu de la disparition. Il explique avoir lesté le corps, recouvert d'un filet et bloqué avec des parpaings. Il venait régulièrement ajouter des parpaings pour éviter que le corps ne refasse surface. Marc Demeulemeester a été mis en examen pour assassinat et placé en détention provisoire.

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