Cet article date de plus d'un an.

Paris : ce que l'on sait de l'attaque à l'arme blanche qui a fait six blessés à la gare du Nord

Le parquet a ouvert une information judiciaire du chef de tentatives d'assassinat et requis le placement en détention provisoire du mis en cause, dimanche, au lendemain de la reprise de sa garde à vue.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
La police a bouclé une zone de la gare du Nord à Paris, après une attaque à l'arme blanche, le 11 janvier 2023. (MOHAMAD ALSAYED / ANADOLU AGENCY / AFP)

Six personnes ont été blessées par un individu qui les a agressées à l'arme blanche, mercredi 11 janvier au matin, à la gare du Nord à Paris. Le suspect, grièvement blessé au cours de son interpellation par la police, a été placé en garde à vue pour "tentative d'assassinat" dans la soirée. Cette garde à vue, levée jeudi pour raisons de santé, a repris samedi, a fait savoir le parquet. Dans un communiqué, il annonce avoir ouvert, dimanche 15 janvier, une information judiciaire du chef de tentatives d'assassinat et requis le placement en détention provisoire du mis en cause.

Franceinfo fait le point sur ce que l'on sait de cette attaque au cœur de la première gare d'Europe.

L'agression s'est produite mercredi à 6h42

Un homme qualifié "d'extrêmement menaçant" par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a attaqué plusieurs personnes mercredi matin de façon "extrêmement violente". L'agression a débuté à 6h42 à l'entrée de la gare, avant de se poursuivre à l'intérieur. Elle s'est achevée une minute plus tard, a détaillé le ministre, qui s'est rendu sur place dans la matinée. L'attaque a pris fin avec l'intervention de policiers aux frontières et de policiers en civil qui revenaient "de leur service" et "qui prenaient leur train pour rentrer chez eux", a ajouté le ministre lors d'un point presse. Ces derniers ont tiré à "trois reprises".

Les policiers en civil n'étaient pas en service, mais ont fait usage de leur arme administrative, comme ils en ont l'autorisation, "dans le cadre des dispositions que nous avons prises", a ajouté Gérald Darmanin. Les policiers hors service étaient au nombre de deux, a précisé en fin de matinée la préfecture de police au micro de BFMTV.

Sept personnes blessées à l'arme blanche, dont un policier

Le bilan provisoire de cette attaque a d'abord fait état de six personnes blessées, dont un fonctionnaire de la police aux frontières, touché lors de l'intervention. La septième personne blessée, un homme de 53 ans qui avait quitté les lieux après l'agression, a été identifiée plus tard par les enquêteurs, a annoncé le parquet. 

L'une des victimes, blessée "plus gravement que les autres", a été hospitalisée, mais son "pronostic vital n'est pas engagé", avait précisé le ministre de l'Intérieur après l'agression. "Sans l'intervention extrêmement rapide des policiers, il y aurait certainement eu des morts", a-t-il assuré. 

Concernant l'arme utilisée, Gérald Darmanin a affirmé qu'il ne s'agissait pas d'un couteau, mais d'"une arme extrêmement dangereuse" que le suspect "aurait confectionnée lui-même".

Le suspect "pourrait" être "un homme né en Libye ou en Algérie"

Selon un communiqué de la procureure de la République diffusé dans la soirée, "l'identification précise du mis en cause est en cours, ce dernier étant enregistré sous plusieurs identités dans le fichier automatisé des empreintes digitales alimenté par ses déclarations au cours de précédentes procédures dont il a fait l'objet. Il pourrait s’agir d'un homme né en Libye ou en Algérie et d'une vingtaine d'années, dont l'âge exact n'est pas confirmé", explique Laure Beccuau.

Le suspect, blessé par "trois coups de feu" au cours de son interpellation, a été placé en garde à vue mercredi, mais il a été hospitalisé jeudi. "Le principal mis en cause est quant à lui toujours hospitalisé, son état de santé n'étant pas compatible avec la reprise de sa garde à vue", a précisé le parquet de Paris vendredi soir.

Le parquet a ouvert une enquête pour tentative d'assassinat confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire de Paris. L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a également été saisie en raison de l'usage d'une arme à feu par les forces de l'ordre. "L'inspection générale de la police nationale (IGPN) a également été saisie du fait de l'usage par des policiers de leur arme de service", explique la procureure de la République.

Un homme susceptible d'avoir logé le suspect en garde à vue puis relâché

Un homme susceptible d'avoir logé le principal suspect a été placé en garde à vue mercredi dans la soirée, a appris franceinfo jeudi auprès du parquet de Paris. Vendredi soir, le parquet de Paris a déclaré que la garde à vue de l'homme susceptible de loger le principal mis en cause "a été levée en fin d'après-midi sans poursuite à ce stade".

Le parquet de Paris précise qu'un deuxième homme, "susceptible d'avoir échangé avec le principal mis en cause peu de temps avant les faits en gare du Nord", a également été placé en garde à vue jeudi matin. Celle-ci a été levée en fin d'après-midi "sans poursuite à ce stade". 

Une information judiciaire ouverte 

Une information judiciaire du chef de tentatives d’assassinats a été ouverte, dimanche, a annoncé le parquet. Ce dernier a requis le placement en détention provisoire du mis en cause. "Les investigations vont désormais se poursuivre, sous la direction d’un magistrat instructeur, et auront notamment pour objet de préciser le déroulement exact des faits, comprendre les motivations du mis en cause et d’éclairer la personnalité de l’intéressé", poursuit le communiqué de la procureure de la République, Laure Beccuau.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.