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Le naufrage du "Costa Concordia" en quatre questions

De nombreuses personnes sont toujours portées disparues, après l'échouement du "Costa Concordia", au large de la Toscane. FTVi revient sur cet accident qui a fait au moins six morts, selon un nouveau bilan.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 3 min
Les recherches continuent, dimanche 15 janvier, deux jours après l'échouement du paquebot de croisière italien "Costa Concordia" au large de la Toscane (Italie). (GREGORIO BORGIA / AP / SIPA)

Le bilan du naufrage du paquebot italien Costa Concordia s'est alourdi à six morts et quatorze disparus, lundi 16 janvier. Sur les 462 Français ayant embarqué, quatre sont toujours recherchés par les autorités. Deux ont péri.

Trois jours après l'échouement de ce bateau de croisière près d'une île au large de la Toscane, de nombreuses questions restent en suspens. FTVi revient sur cet accident.

Que s'est-il passé ? 

Le Costa Concordia, qui effectuait une croisière en Méditerranée, venait de quitter le port de Civitavecchia, près de Rome vers 19 heures, vendredi. Alors que les passagers dînaient, le navire, long de 290 mètres, a heurté un rocher vers 21h45 avant de commencer à prendre l'eau. Une brèche de 70 à 100 mètres de long a été relevée dans la coque.

Le Costa Concordia s'est incliné de 20 degrés, ont précisé les garde-côtes. Quelques heures plus tard, le bateau penchait à 80 degrés, comme le montrent ces images impressionnantes du quotidien italien La Repubblica

Le bateau s'est-il approché trop près des côtes ? 

Le commandant "s'est approché de manière très maladroite de l'île du Giglio, a heurté un rocher qui s'est encastré dans son flanc gauche, faisant s'incliner [le navire] et embarquer énormément d'eau en l'espace de deux, trois minutes", a expliqué le procureur de Grosseto, Francesco Verusio. Les images vues du ciel montrent en effet que le navire s'est échoué non loin des côtes :


C'est aussi l'avis du seul journaliste de l'île du Giglio. "C'était le passage classique, les croisières le font souvent, toutes lumières allumées et avec leurs clignotants [pour saluer les habitants de l'île], mais là il est passé trop près, beaucoup plus que d'habitude", a-t-il témoigné.

• Quelles conséquences judiciaires pour ce naufrage ?

Le commandant de bord, Francesco Schettino, a affirmé sur la chaîne de télévision TGcom24 "avoir heurté un éperon rocheux" qui ne figurait pas sur la carte. "Il y aurait dû avoir suffisamment d'eau en-dessous de nous", a-t-il insisté.

Ses explications n'ont pas convaincu les enquêteurs. Le parquet de Grosseto a décidé de l'incarcérer, après un long interrogatoire. Le numéro 2 du navire a lui aussi été arrêté.

Les deux hommes sont accusés d'homicides multiples et surtout d'avoir abandonné le navire. Dimanche matin, le procureur a signalé que le commandant avait quitté le bateau bien avant l'évacuation des passagers. En outre, "la capitainerie n'a pas été avertie immédiatement" après l'impact, a-t-il fait savoir. Le navire et les boîtes noires ont été placés sous séquestre. 

• Y a-t-il un risque de pollution ?

Oui, selon le préfet local, Giuseppe Linardi. Il affirme en effet que le navire de croisière contient quelque 2 380 tonnes de gazole dans ses réservoirs. Le ministre italien de l'Environnement, Corrado Clini, craint donc un "désastre" écologique. "C'est notre cauchemar depuis l'autre nuit", confie-t-il dans une interview lundi au quotidien La Stampa. "Le navire a des réservoirs pleins de carburant, c'est un gasoil dense, lourd, qui pourrait se sédimenter dans les fonds."

Le Costa Concordia est neuf et donc conçu avec un double fond, ce qui limite le risque de marée noire, assure TF1. Le pompage du carburant reste possible, mais il faut tenir compte de l'équilibre précaire de la coque : vider les réservoirs pourrait accélérer l'immersion du navire. Pour l'instant immobilisé par des rochers, le paquebot risque de glisser vers le large et de sombrer par cent mètres de fond.

Dimanche, les sauveteurs envisageaient de faire passer des cordes ou des chaînes autour du navire. Le ministre des Transports a annoncé le déploiement de quatre navires spécialisés, selon Le Télégramme de Brest. Les opérations devaient commencer ce lundi matin.

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