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Meurtre de Mireille Knoll : les mobiles du crime seraient multiples

Mireille Knoll a-t-elle été tuée parce qu'elle était juive ? Selon plusieurs éléments du dossier que France Inter a pu consulter, les motifs du crime seraient multiples. 

Article rédigé par franceinfo, Corinne Audouin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Marche blanche à Paris, le 28 mars 2018, en hommage à Mireille Knoll, 85 ans, tuée dans son appartement parisien. (FRANCOIS GUILLOT / AFP)

Il y a deux mois, une grande marche blanche avait rassemblé plusieurs milliers de personnes à Paris en hommage à Mireille Knoll. La dame de 85 ans avait été retrouvée morte le 23 mars dernier dans son appartement du 11e arrondissement de Paris, atteinte de onze coups de couteaux. Le corps a été partiellement carbonisé. Lors de l'hommage au capitaine de gendarmerie Arnaud Beltrame, tué lors d'un attentat terroriste à Trèbes, Emmanuel Macron avait alors déclaré : "Mireille Knoll a été assassinée parce qu'elle était juive", victime du même "obscurantisme barbare".

Mais l'octogénaire a-t-elle été tuée parce qu'elle était juive ? Selon plusieurs éléments du dossier que France Inter a pu consulter, les motifs du crime seraient multiples. 

L'un qualifie l'autre de psychopathe

Deux hommes, Yacine M et Alex C, ont été mis en examen pour homicide en raison de "l'appartenance vraie ou supposée de la victime à une religion". Ils ont été entendus par le juge d'instruction, l'un le 13 avril, l'autre mardi dernier. Les deux suspects s'accusent mutuellement.

Yacine M. est le voisin de Mireille Knoll. Il propose à Alex C. de passer l'après-midi chez cette femme juive de 85 ans. Alex C aurait voulu cambrioler l'appartement, avant que tout dégénère. Yacine M. qualifie son comparse de psychopathe. Alex C. raconte, lui, que Yacine avait bu une bouteille de porto et se serait emporté contre sa voisine. Il lui reprochait de l'avoir dénoncé pour une agression sexuelle commise sur la fille de sa garde-malade. Selon Alex C, Yacine porte Mireille jusqu'à sa chambre. "Quand je suis rentré, il a dit 'Allahou Akbar', et il l'a égorgée", raconte Alex C.

Une plaie horizontale au cou

L'autopsie de la victime relève une petite plaie horizontale au cou, qui n'a pas causé la mort de Mireille Knoll. Mais le geste interroge les enquêteurs. Le mobile antisémite peut-il se déduire de cette tentative d'égorgement, rappelant les exécutions jihadistes ? À ce stade de l'enquête, il reste impossible de départager la part de l'alcool, du ressentiment personnel et de la haine des juifs dans le meurtre de Mireille Knoll.

Yacine M. va de nouveau être entendu seul, prochainement, avant une confrontation entre les deux hommes. Les enquêteurs attendent encore les résultats des tests ADN effectués sur les couteaux saisis chez les suspects.

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