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Vidéo Le collectif qui veut nettoyer la Corse de sa mafia

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Article rédigé par France 2
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Claude Chossat, le "repenti" corse de la Brise de mer, a été condamné à huit ans de prison. Le gang est aujourd'hui décimé par les règlements de comptes, mais les assassinats continuent sur l'île. L'oncle d'un militant indépendantiste assassiné a pris la tête d'un collectif de résistance à la mafia.

La justice a condamné à huit ans de prison Claude Chossat, le repenti" corse que le clan mafieux de la Brise de mer aurait voulu faire taire. Quant au gang qui devait son nom à un bar sur le port de Bastia, il est aujourd'hui décimé par les règlements de comptes. Mais les assassinats continuent sur l'île... Il y en a eu dix depuis le début de l'année 2019.

En septembre, le meurtre de Maxime Susini, un jeune nationaliste de Cargèse qui s'opposait à la mafia locale, fait enfin sortir la Corse du silence. Son oncle, Jean-Toussaint Plasenzotti, est à l'origine de la création du collectif antimafia Massimu Susini. Leur objectif : nettoyer la Corse de sa mafia, avec l'aide de l'Etat.

Ce collectif "était devenu une nécessité, déclare Jean-Toussaint Plasenzotti à "Complément d'enquête". On ne pouvait pas laisser cette attaque contre notre peuple sans réponse." Les responsables du groupe ont subi des pressions et des menaces. "On nous dit 'Si vous parlez, on va vous tuer'. Oui, mais si on ne parle pas, on va nous tuer quand même... Alors on parle – et on meurt", continue-t-il. 

Elargir les critères pour l'obtention du statut de repenti, suivant l'exemple italien

Quant à Claude Chossat, pour lui, "c'est un repenti, c'est clair". Mais celui-ci, accusé d’avoir participé à l’assassinat de Richard Casanova (l'un des barons de la Brise de mer) n’a pas bénéficié du statut officiel de "collaborateur de justice". Selon le collectif antimafia, il faut définir des critères plus larges pour l'attribution de ce statut.

La justice française pourrait s'inspirer de l'Italie, où même un criminel peut l'obtenir. Immoral ? "Qu'est-ce que qui est le plus moral  ? questionne Jérôme Mondolini, un membre du collectif. Qu'une personne, par sa contribution, empêche la mafia de continuer à prendre le pouvoir ? Ou bien de laisser la mafia prospérer ?"

Extrait de "Chossat, le repenti corse", un reportage diffusé dans "Complément d'enquête"  le 28 novembre 2019.

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