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Jacques Santoni mis en examen dans l'affaire Sollacaro

Présenté comme le cerveau de la bande du "Petit Bar", il a été interpellé en région parisienne dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat de l'avocat corse.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des policiers enquêtent après l'assassinat de l'avocat corse Antoine Sollacaro, à Ajaccio (Corse-du-Sud), le 16 octobre 2012. (MAXPPP)

Une figure du milieu corse dans le collimateur de la justice. Jacques Santoni a été mis en examen pour "association de malfaiteurs en vue d'un assassinat en bande organisée", jeudi 19 décembre, dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat de l'avocat Antoine Sollacaro. Cet homme est présenté comme le cerveau de la bande du "Petit Bar" d'Ajaccio (Corse-du-Sud). L'étau semble se resserrer. Explications.

Qu'est-ce que l'affaire Sollacaro ?

Le 16 octobre 2012, l'avocat Antoine Sollacaro est assassiné dans une station-service de la route des Sanguinaires, à Ajaccio. Grand banditisme, projets immobiliers, nationalisme corse : plusieurs pistes sont évoquées. L'assassinat de l'ancien bâtonnier de Corse est suivi un mois plus tard par celui du président de la CCI de Corse-du-Sud, Jacques Nacer.

Les deux hommes sont des proches d'Alain Orsoni, l'ex-indépendantiste devenu président du club de football d'Ajaccio, qui se défend de toute implication. Le premier était son avocat, le second son secrétaire général. Antoine Sollacaro était aussi proche des milieux nationalistes. Il était l'avocat historique d'Yvan Colonna, condamné à la prison à perpétuité pour l'assassinat du préfet de Corse, Claude Erignac, en 1998. Avant cela, il avait aussi milité dans les rangs du Mouvement pour l'autodétermination, fondé en 1990 par Alain Orsoni.

Les deux affaires ont fortement ébranlé l'île et conduit le gouvernement à renforcer la lutte contre la criminalité insulaire, qui a fait 19 morts en 2012, plusieurs dizaines depuis 2008 et 17 morts depuis le début de l'année.

Qui est Jacques Santoni ?

Jacques Santoni est présenté comme le chef supposé de la bande de malfaiteurs dite du "Petit Bar", du nom d'un ancien café du centre d'Ajaccio. La bande réunit des proches de l'ancien parrain présumé du sud de l'île, "Jean-Jé" Colonna, mort dans un accident de voiture en 2006, et de son "héritier", Ange-Marie Michelosi, assassiné en 2008.

Tétraplégique depuis un accident de moto en 2002, Jacques Santoni a un casier judiciaire chargé. A 35 ans seulement, il a déjà été mis en examen en octobre pour association de malfaiteurs dans des affaires d'extorsion de fonds et de blanchiment. Un juge d'instruction a ordonné, le 14 novembre, sa remise en liberté sous contrôle judiciaire, en raison de son état de santé. Il a aussi été condamné, début 2013, à Ajaccio, à trois ans de prison ferme dans une affaire d'extorsion de fonds. Sa peine a été suspendue, là encore pour raisons médicales. 

La justice a-t-elle d'autres suspects ?

Jacques Santoni a été interpellé mardi en région parisienne, dans l'enquête sur l'assassinat d'Antoine Sollacaro. Le même jour, cinq personnes "proches du milieu corse" ont également été arrêtées à Paris et en Corse. Mais elles ont toutes été remises en liberté, sans qu'aucune charge ne soit retenue contre elles. Jacques Santoni, lui, a été entendu dans un hôpital de la région parisienne, compte tenu de son handicap. Il a ensuite été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire. 

Quatre autres personnes ont également été mises en examen et écrouées. André Bacchiolelli et Mickaël Ettori pour assassinat. Pascal Porri pour association de malfaiteurs. Ce dernier est soupçonné du recel de la moto qui a servi à l'assassinat, et qui a été retrouvée incendiée. Emile Mela a également été mis en examen pour association de malfaiteurs. Ils sont tous les quatre présentés par les policiers comme des membres de la bande du "Petit Bar". L'affaire est instruite par la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille (JIRS).

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