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Meurtre du RER D : la violence du crime étalée au procès

Le procès de l'affaire du meurtre d'Anne-Lorraine Schmitt s'est ouvert ce matin devant les assises de l'Oise. La cour est revenue sur les faits et à cette occasion, plusieurs enquêteurs, sauveteurs et témoins ont raconté leur vision de la scène du crime, décrivant "un wagon couvert de sang". Malgré cette épreuve, la famille de la victime a décidé de rester dans la salle. L'accusé, Thierry Devè-Oglou, a tenté de s'expliquer.
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Les comptes-rendus d'audience sont particulièrement éprouvants à lire. Des policiers, des employés de la SNCF, des pompiers, des témoins passent à la barre. Tous décrivent la même vision d'horreur : un wagon couvert de sang. Une lutte désespérée entre la victime et son bourreau.

Stéphane Nowak, employé de la SNCF, se met à sangloter lorsqu'il décrit ce qu'il a vu ce dimanche 25 novembre 2007. Il s'attendait à trouver une “dame légèrement blessée”. Incrédule, il croit marcher dans de la peinture en mettant les pieds dans une grande tâche rouge. “J'ai vu des traces de doigts sur les carreaux et puis vers le bout, cette jeune fille par terre”. C'était Anne-Lorraine Schmitt, une étudiante de 23 ans, fille d'un haut gradé de l'armée, le général Philippe Schmitt.

Tous les témoins revoient la même scène de crime. “On voyait qu'elle a lutté, elle a chuté, elle s'est relevée, s'est appuyée sur une vitre, est repartie... C'était une scène remplie de violence”, explique une sapeur-pompier arrivée sur place peu après. Une enquêtrice révèle que la jeune fille a saisi le couteau à pleine main. Le président du tribunal annonce qu'il va diffuser des clichés des mains d'Anne-Lorraine, mais la famille de la victime décide de rester : “ne serait-ce pour mettre mal à l'aise la défense”.

Dans le boxe, l'accusé, Thierry Devè-Oglou, 46 ans, reste sans réaction devant les photos. S'adressant à la cour avec un débit lent, coupé de silences, il dit avoir eu “un flash” et avoir agressé la jeune femme “sans intention de la tuer”. Le couteau, c'était pour lui faire peur, explique ce violeur récidiviste, condamné en 1996 pour un viol, l'année précédente, dans le train, sous la menace d'un couteau. Mais sa victime “s'est mise à crier... j'ai donné des coups de couteau”. “J'avais la tête qui tournait”. “Elle s'est échappée une première fois, je l'ai rattrapée”, raconte-t-il, sans pouvoir s'expliquer plus avant.

Les témoignages de sa famille n'auront pas plus éclairé le jury. Sa mère décrit un fils “très gentil”, qui vivait encore chez ses parents. Son frère se souvient avoir été “abasourdi”.

L'affaire avait eu un tel retentissement médiatique qu'elle a donné naissance au projet de loi sur la récidive.

Grégoire Lecalot, avec agences

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