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Manifestations tendues à Nantes et Toulouse : 25 interpellations

Une manifestation contre les violences policières à Nantes et une autre en soutien aux ZAD à Toulouse ont été émaillées d’incidents ce samedi. Une vingtaine de personnes ont été interpellées.
Article rédigé par Elise Delève
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Un des manifestants masqués à Nantes contre les violences policières © Reuters)

Manifestations perturbées ce samedi. D’abord à Nantes. Un millier de personnes se sont regroupées contre les "violences policières". La manifestation a été émaillée de jets de projectiles sur les nombreux policiers et gendarmes mobiles déployés pour l'occasion, qui ont dispersé la foule à l'aide de canons à eau. "13 policiers et gendarmes ont été blessés à Nantes, dont un policier, plus sérieusement atteint, souffre d'une fracture de côte ", indique le ministère de l'Intérieur.

 Dix personnes ont été interpellées notamment pour "port d'arme" et "jet de projectiles", annonce le ministère de l'Intérieur. "Mais que fait la police? Ça crève les yeux ", ont notamment scandé les manifestants. Ce rassemblement a eu lieu un an après la manifestation d'opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) du 22 février 2014. Trois personnes avaient perdu l'usage d'un œil à la suite de tirs de "flash-ball".

Soutien aux ZAD à Toulouse

A Toulouse, la manifestation pour soutenir les “zones à défendre” (ZAD) a rassemblé 500 personnes, selon la police. Les manifestants sont venus dénoncer "l'agriculture intensive et le monde des bétonneurs". Nombreux étaient masqués et ils ont déployé une banderole en tête de cortège un hommage à Rémi Fraisse : "Je suis Rémi et toutes les autres victimes de la police". "On n'oublie pas, on ne pardonne pas ". Le jeune homme avait été tué par une grenade de la gendarmerie à Sivens.

 

Face à face entre manifestants et force de l'ordre, le reportage d'Alain Gastal à Toulouse

Certains ont lancé des jets de peinture contre les forces de l’ordre qui ont répondu par des gaz lacrymogènes. Des projectiles ont également été jetés contre des vitrines, notamment contre un bureau de transferts d'argent et un magasin de décoration. 15 personnes ont été interpellées, selon le ministère de l'Intérieur qui assure que "les investigations en cours et à venir permettront  d'identifier les auteurs de ces violences inadmissibles et de les déférer à la justice ". Trois policiers ont été légèrement touchés.

"Si l'Etat autorise, l'Etat doit assumer. Pas les Toulousains" (le maire de Toulouse)

Dans la soirée, le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a demandé à l'Etat d'assumer les dégâts causés par les manifestants. Le maire avait pris acte de l'autorisation de manifester donnée par la préfecture, bien qu'elle n'était passans risque. La municipalité avait "fait le nécessaire pour alerter les Toulousains, en particulier les commerçants, concernés par le cortège autorisé ".

"Ce soir, les Toulousains ne retiendront pas l'idée d'une manifestation mais de voyous qui - à nouveau - en ont profité pour casser et piller ", a estimé Jean-Luc Moudenc. "Si l'Etat autorise, l'Etat doit assumer. Pas les Toulousains ". Réponse de Bernard Cazeneuve dans la soirée : "Comme la loi le prévoit, les dégradations commises seront prises en charge par l'Etat ".

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