Londres : un stagiaire décède après avoir travaillé trois jours de suite
La presse britannique a lancé mercredi une
véritable polémique autour des conditions de travail des stagiaires de la City
après le décès d'un étudiant allemand. Moritz Erhardt, âgé de 21 ans, était en stage
depuis six semaines chez la Bank of America, à Londres. Un stage qui était
censé durer sept semaines. Mais le jeune homme est décédé vendredi. Son
corps aurait été découvert par ses colocataires, dans la douche de leur
appartement, vers 20h30.
Or selon le
quotidien britannique The Independant, Moritz Erhardt, qui
était épileptique, aurait travaillé "jusqu'à six heures du matin
pendant trois jours d'affilée ". Si les circonstances de sa mort sont
encore inconnues, un autre stagiaire a affirmé que le défunt avait
accumulé "huit nuits blanches en deux semaines ".
Un stagiaire "motivé", à "l'avenir prometteur"
Si le décès a été confirmé par un porte-parole de la société mercredi, la Bank of America n'a pas évoqué le rythme de travail de Moritz
Erhardt ou des autres stagiaires de la banque. "Nous
sommes profondément choqués et attristés d'apprendre la nouvelle de la mort de
Moritz Erhardt" , a annoncé un communiqué de la banque, avant de préciser qu'"il était apprécié de ses pairs et était un stagiaire
très motivé dans notre entreprise, avec un avenir prometteur ".
Le "Magic Roundabout"
Le quotidien britannique The Independant explique, dans son article, que Moritz
Erhardt a peut-être fait partie des nombreux stagiaires qui acceptent de se
plier au "Magic Roundabout" (littéralement "détour magique"),
qui consiste pour les entreprises à payer un voyage en taxi aux jeunes qui ont travaillé toute la nuit, les
conduisant vers 6h du matin à leur domicile, les attendant le temps d'une douche,
avant de les ramener au bureau, pour une nouvelle journée de travail.
L'article restitue également des interviews de plusieurs personnes, en stage dans
différentes entreprises de la City. L'une d'elles explique : "On sait qu'on
est là pour 10 semaines maximum, donc il y a une acceptation générale (des
conditions). (...) Les
gens ne
se plaignent pas, car les récompenses potentielles sont grandes, nous sommes en concurrence pour des emplois très bien rémunérés ".
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