Cet article date de plus de sept ans.

Loire-Atlantique : un journaliste franco-marocain expulsé d'une église en raison de ses origines

Le curé de la paroisse s'est excusé auprès de ce correspondant de "Ouest France". 

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
L'église Saint-Nicolas de Châteaubriant (Loire-Atlantique). (GOOGLE MAPS)

Deux gendarmes ont demandé à un journaliste franco-marocain de Ouest France de quitter l'église Saint-Nicolas de Châteaubriant (Loire-Atlantique) "en raison de ses origines", raconte le journal, mardi 2 août. La scène s'est déroulée dimanche dernier, cinq jours après l'assassinat du père Hamel par deux terroristes, à Saint-Etienne-du-Rouvray.

Le journaliste s'était rendu dans l'église pour "prendre le pouls de la communauté catholique", après avoir interrogé le prêtre de la paroisse, Patrice Eon. Deux gendarmes lui ont alors demandé de prendre son sac et son casque et l'ont escorté jusqu'à la sortie de l'église. Un paroissien avait téléphoné à la gendarmerie pour signaler qu’un homme jugé "suspect" se trouvait dans le bâtiment, explique le journal.

"Parce que le climat est à la peur, il faut raison garder"

Le curé s'est excusé au nom de la communauté de croyants dans un long message, publié sur le site de la paroisse. "Va-t-on se mettre à suspecter tout visage nouveau qui entre dans notre assemblée sous prétexte que nous ne le connaissons pas ? Je sais que le climat est à la peur, mais justement, parce que le climat est à la peur, il faut raison garder, écrit-il. Au nom de toute la communauté chrétienne, je demande pardon au correspondant local d’Ouest France pour ce qu’il lui est arrivé."

Les deux gendarmes ont, eux aussi, présenté leurs excuses au journaliste. "La peur n’est pas quelque chose de raisonné, a confié ce dernier à ses collègues de Ouest-France. Ce qui s’est passé servira peut-être de leçon et permettra à chacun d’être plus prudent et moins jugeant afin que ça ne se reproduise plus."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.